The Garden
Kiss My Super Bowl Ring |
Label :
Epitaph |
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Etre amateur de Rock ou tout simplement de musique en général, c'est parfois être une sorte d'agent secret ou d'aventurier. On explore différents " pays ", on cherche, on creuse, on tente de ramener de belles découvertes ou des informations permettant de donner du sens à tout ça, de l'anecdote rigolote au fait indubitable.
Et XSilence pourrait être le lieu de rencontre de tous ces aventuriers, cet inévitable carrefour, où différentes agences, divers courants de pensée échangent leurs informations, afin que le monde se porte mieux. Une sorte de lieu sacré ou de grand hôtel secret, où les plus redoutables experts se rendent afin de veiller à l'équilibre du monde.
Et vous voilà, en smoking, prêt à témoigner de vos découvertes, au bar de ce lieu de rendez-vous. Comme vous êtes curieux, vous tentez différentes boissons de temps à autre. Aujourd'hui, pour vous servir, il y a les frères jumeaux déjantés de The Garden. Etant d'humeur ouverte, vous leur laissez le choix de la préparation du cocktail du jour. Vous attendez, bien habillé, bien coiffé, la classe dans chaque posture et mouvement, bien entendu. Et V'la -t-'y pas que vous vous retrouvez éclaboussé par le cocktail préparé. Enfin, préparé, c'est un bien grand mot... Vous êtes littéralement aspergé de résidus ou morceaux difficilement identifiables de Punk, de Hardcore, de Post Punk, de Proto Techno, de flûte,de lyre, de Rap Old School, de Post Grunge et autres plein la gueule et le costume. Derrière le comptoir, les facétieux jumeaux rigolent de votre déconvenue, et semblent n'en avoir rien à carrer la seconde d'après. Ils bougent, glissent par terre, cassent des verres, des bouteilles, jouent à la sorcière ou aux Tortues Ninja avec la serpillère...
" Ventre Saint Gris ! Que signifie tout ce cirque ?!Attendez, jeunes chenapans, que je vous attrappe ! ", dîtes-vous, en essuyant les bouts de vomi sonore comme vous pouvez sur votre costume sur-mesure.
Ecouter Kiss My Super Bowl Ring, le quatrième album de The Garden, c'est donc un peu ça : vous apercevez la quarantaine, là-bas, pas très loin, vous vous croyez revenu de pas mal de choses, vous avez l'assurance d'une certaine expérience, et vous croisez deux schtroumpfs farceurs qui vous balancent leur énergie et leur jeunesse à la gueule, avec un grand rire débile je-m'en-foutiste. Vous aurez beau courir, les mecs vous dépasseront de plusieurs tours d'avance comme un Beep-Beep survitaminé.
Si les frères Shears qualifient leur genre éclectique comme du " Vada Vada " et que les spécialistes quadragénaires chauves dans leurs jean confort et leurs Stan Smith rééditées devant leur P.C. parleront plutôt prétentieusement de " Art Rock " en mangeant un plat sans gluten instagrammisé, ce quatrième album semble pousser la formule jusqu'au bout, avec un peu plus de moyens.
Les frangins, en effet, commencent à rouler leur bosse depuis un petit moment, multiplient les projets solos ou collaboratifs, comme pour mieux garder une certaine inspiration débridée, avec comme point culminant en 2019 l'excellent single " Thy Mission ", réalisé en collaboration avec Mac DeMarco, où les deux univers s'entremêlaient parfaitement au service de l'énergie et de la mélodie.
Et c'est justement dans leurs morceaux les plus clairs, les plus lisibles mélodiquement que nos Castor et Pollux R.A.B. montrent vraiment leur talent (le génial " A.M.P.M. Truck ", enlevé, dansant, nostalgique, énergique). Le souci est que, comme ce sont donc de gros branleurs, leurs harmonies sont sans cesse rayées, biffées, cassées, chiffonnées, parfois gâchées. Des sales gosses, vraiment...
Cet art du dérapage incontrôlé et du dommage collatéral se retrouve de manière maîtrisée, par exemple, dans le premier single " Clench To Stay Awake ". On ouvre les portes d'une douce Pop Indé pour se retrouver exclu du lieu avec un poing dans la gueule. Le reste sera la plupart du temps une aggression auditive foutraque, où on peut croiser quatre styles en quarante secondes mais ça se finira bien souvent en coup de tatane que même Tong-Po il partirait en courant.
De là se posent plusieurs questions : les frères Shears correspondent-ils définitivement à une génération n'ayant plus aucun scrupule au mélange des genres (le plus incongru étant toujours le mieux bienvenu) ? S'ennuient-ils constamment au point de toujours fuir la linéarité ? La profusion d'idées est-elle toujours une vertu ?
Car oui, on le répète, les deux ont un grand potentiel : dans la gestion des styles, dans les mélodies (on retiendra également " Kiss My Super Bowl Ring "), dans l'énergie, mais il y a cette impression persistante qu'il passent sans cesse à côté d'un grand album à négliger la ligne claire (ce qui n'exclut pas nécessairement l'ambition et les idées) : depuis leur formation, on a donc une floppée d'albums, d'E.P., de projets solos, de collaborations, avec 2-3 perles indépassables dans chaque production, mais il manque ce catalyseur qui permettrait enfin de les faire exister à leur juste valeur dans leur époque et à en devenir un véritable groupe incontournable.
Mais comme en témoigne le titre final et bien nommé " Please, Fuck Off ", Wyatt et Fletcher Shears n'ont pas l'air décidés à faire ce que l'on attend d'eux. Ils vont donc continuer à faire les cons, et à jouer en cassant tout sur leur passage. Les vrais Punk diront que c'est sans doute mieux ainsi.
Et XSilence pourrait être le lieu de rencontre de tous ces aventuriers, cet inévitable carrefour, où différentes agences, divers courants de pensée échangent leurs informations, afin que le monde se porte mieux. Une sorte de lieu sacré ou de grand hôtel secret, où les plus redoutables experts se rendent afin de veiller à l'équilibre du monde.
Et vous voilà, en smoking, prêt à témoigner de vos découvertes, au bar de ce lieu de rendez-vous. Comme vous êtes curieux, vous tentez différentes boissons de temps à autre. Aujourd'hui, pour vous servir, il y a les frères jumeaux déjantés de The Garden. Etant d'humeur ouverte, vous leur laissez le choix de la préparation du cocktail du jour. Vous attendez, bien habillé, bien coiffé, la classe dans chaque posture et mouvement, bien entendu. Et V'la -t-'y pas que vous vous retrouvez éclaboussé par le cocktail préparé. Enfin, préparé, c'est un bien grand mot... Vous êtes littéralement aspergé de résidus ou morceaux difficilement identifiables de Punk, de Hardcore, de Post Punk, de Proto Techno, de flûte,de lyre, de Rap Old School, de Post Grunge et autres plein la gueule et le costume. Derrière le comptoir, les facétieux jumeaux rigolent de votre déconvenue, et semblent n'en avoir rien à carrer la seconde d'après. Ils bougent, glissent par terre, cassent des verres, des bouteilles, jouent à la sorcière ou aux Tortues Ninja avec la serpillère...
" Ventre Saint Gris ! Que signifie tout ce cirque ?!Attendez, jeunes chenapans, que je vous attrappe ! ", dîtes-vous, en essuyant les bouts de vomi sonore comme vous pouvez sur votre costume sur-mesure.
Ecouter Kiss My Super Bowl Ring, le quatrième album de The Garden, c'est donc un peu ça : vous apercevez la quarantaine, là-bas, pas très loin, vous vous croyez revenu de pas mal de choses, vous avez l'assurance d'une certaine expérience, et vous croisez deux schtroumpfs farceurs qui vous balancent leur énergie et leur jeunesse à la gueule, avec un grand rire débile je-m'en-foutiste. Vous aurez beau courir, les mecs vous dépasseront de plusieurs tours d'avance comme un Beep-Beep survitaminé.
Si les frères Shears qualifient leur genre éclectique comme du " Vada Vada " et que les spécialistes quadragénaires chauves dans leurs jean confort et leurs Stan Smith rééditées devant leur P.C. parleront plutôt prétentieusement de " Art Rock " en mangeant un plat sans gluten instagrammisé, ce quatrième album semble pousser la formule jusqu'au bout, avec un peu plus de moyens.
Les frangins, en effet, commencent à rouler leur bosse depuis un petit moment, multiplient les projets solos ou collaboratifs, comme pour mieux garder une certaine inspiration débridée, avec comme point culminant en 2019 l'excellent single " Thy Mission ", réalisé en collaboration avec Mac DeMarco, où les deux univers s'entremêlaient parfaitement au service de l'énergie et de la mélodie.
Et c'est justement dans leurs morceaux les plus clairs, les plus lisibles mélodiquement que nos Castor et Pollux R.A.B. montrent vraiment leur talent (le génial " A.M.P.M. Truck ", enlevé, dansant, nostalgique, énergique). Le souci est que, comme ce sont donc de gros branleurs, leurs harmonies sont sans cesse rayées, biffées, cassées, chiffonnées, parfois gâchées. Des sales gosses, vraiment...
Cet art du dérapage incontrôlé et du dommage collatéral se retrouve de manière maîtrisée, par exemple, dans le premier single " Clench To Stay Awake ". On ouvre les portes d'une douce Pop Indé pour se retrouver exclu du lieu avec un poing dans la gueule. Le reste sera la plupart du temps une aggression auditive foutraque, où on peut croiser quatre styles en quarante secondes mais ça se finira bien souvent en coup de tatane que même Tong-Po il partirait en courant.
De là se posent plusieurs questions : les frères Shears correspondent-ils définitivement à une génération n'ayant plus aucun scrupule au mélange des genres (le plus incongru étant toujours le mieux bienvenu) ? S'ennuient-ils constamment au point de toujours fuir la linéarité ? La profusion d'idées est-elle toujours une vertu ?
Car oui, on le répète, les deux ont un grand potentiel : dans la gestion des styles, dans les mélodies (on retiendra également " Kiss My Super Bowl Ring "), dans l'énergie, mais il y a cette impression persistante qu'il passent sans cesse à côté d'un grand album à négliger la ligne claire (ce qui n'exclut pas nécessairement l'ambition et les idées) : depuis leur formation, on a donc une floppée d'albums, d'E.P., de projets solos, de collaborations, avec 2-3 perles indépassables dans chaque production, mais il manque ce catalyseur qui permettrait enfin de les faire exister à leur juste valeur dans leur époque et à en devenir un véritable groupe incontournable.
Mais comme en témoigne le titre final et bien nommé " Please, Fuck Off ", Wyatt et Fletcher Shears n'ont pas l'air décidés à faire ce que l'on attend d'eux. Ils vont donc continuer à faire les cons, et à jouer en cassant tout sur leur passage. Les vrais Punk diront que c'est sans doute mieux ainsi.
Sympa 14/20 | par Machete83 |
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