Big Thief
Two Hands |
Label :
4AD |
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Lorsque Big Thief sort son troisième album en février dernier, ce fut la révélation pour pas mal de gens. Peut-être pour vous. Les premiers albums (Masterpiece en 2016 et Capacity l'année suivante) furent évidemment moins remarqués, mais pas moins remarquables. Le fait qu'ils soient passés chez 4AD n'est évidemment pas pour rien dans cette révélation, faut pas se voiler la face. Une signature sur un gros label apporte reconnaissance, succès et couverture médiatique que ne pourrait pas gérer une plus petite structure. Adrianne Lenker et ses trois amis n'en attendait pas moins, et en profite pour sortir Two Hands dans la foulée.
Si vous croyez ces quelques lignes, je ne peux pas grand chose pour vous. C'est un ramassis de choses convenues, de grand n'importe quoi, d'un aveuglément malsain porté par l'amour du grand capital (ou quelque chose dans ce goût là). Bien sûr que dès le premier album ce groupe de Brooklyn a été reconnu ! Adoubé par tous, et les albums qui suivirent enfoncèrent gentiment le clou. U.F.O.F. à peine enregistré vers Washington, les voilà parti pour le Texas, à la recherche d'une bonne auberge, ou plus vraisemblablement d'un studio pour vite enregistrer la suite.
Perdus au beau milieu du désert, ils mettent en boîte le frère jumeau de U.F.O.F.. L'un dans la forêt, l'autre dans le désert, ils sont opposés mais tellement semblable que c'en est troublant. Sans structure classique pour la plupart, les titres alignent les couplets voire simplement des phrases qui se structurent d'elles-même. Il faut attendre la fin de la première face et la chanson titre pour trouver un schéma couplet/refrain plus évident. Ce n'est pas ce qu'on cherche vous et moi, on a pas besoin de ses repères pour tomber sous le charme d'une chanson ou d'un album entier, mais pour le coup, "Two Hands" revêt un côté familier, et pas seulement car l'on connaît U.F.O.F. par cœur. L'immédiateté, la voix d'Adrianne mêlée aux mains des trois autres, ce fameux tout qui ne fait qu'un est encore bien présent sur ce disque qui sent l'osmose totale. Pas de titres réarrangés présents sur un des disques solo de la guitariste, encore fallait-il avoir écouter Abysskiss avant U.F.O.F. pour le deviner, mais "Not" auraient pu se trouver l'album sorti à la fin de l'hiver dernier. Il aurait pu certes, car il sonne davantage comme les précédentes chansons que les autres de Two Hands, mais il s'intègre tellement bien qu'il n'aurait pu être ailleurs, avec ses six minutes, bien plus long que ceux de la première face, annonçant malgré lui que le groupe va prendre son temps, laisser tomber le format très court pour jouxter les cinq minutes. La tension ne fait que monter, devenant évidemment un des titres attendus en live, qu'Adrianne joue également toute seule avec sa guitare lors de ses sorties sans les garçons.
Et le groupe de nous surprendre encore avec "Wolf", dont les pieds sont coupés à l'envi, créant un déséquilibre bienvenu dans les vers (car oui, on peut dire que c'est de la poésie), rendant la chanson un rien bancal avec toute la beauté des paroles et cette petite guitare envoûtante.
L'un céleste, l'autre terrestre, les deux albums de 2019 de Big Thief sont liés. C'est voulu, et ils ont eu la bonne idée de ne pas trop en mettre, de ne pas en faire un gros double album indigeste, ou les titres seraient sans doute passés inaperçus dans la masse. Une durée presque égale, 22 morceaux en tout (23 si on y ajoute "Love In Mine", en bonus sur l'édition japonaise et en distribué en 7" par le label avant la sortie de l'album) ça aurait fait bien trop.
Les dix titres de ce Two Hands se suffisent à eux même, pensé comme un disque à deux faces, il mérite toute votre attention. Sauf si vous n'avez pas aimé U.F.O.F.. Et là, une nouvelle fois, je ne peux rien pour vous.
Si vous croyez ces quelques lignes, je ne peux pas grand chose pour vous. C'est un ramassis de choses convenues, de grand n'importe quoi, d'un aveuglément malsain porté par l'amour du grand capital (ou quelque chose dans ce goût là). Bien sûr que dès le premier album ce groupe de Brooklyn a été reconnu ! Adoubé par tous, et les albums qui suivirent enfoncèrent gentiment le clou. U.F.O.F. à peine enregistré vers Washington, les voilà parti pour le Texas, à la recherche d'une bonne auberge, ou plus vraisemblablement d'un studio pour vite enregistrer la suite.
Perdus au beau milieu du désert, ils mettent en boîte le frère jumeau de U.F.O.F.. L'un dans la forêt, l'autre dans le désert, ils sont opposés mais tellement semblable que c'en est troublant. Sans structure classique pour la plupart, les titres alignent les couplets voire simplement des phrases qui se structurent d'elles-même. Il faut attendre la fin de la première face et la chanson titre pour trouver un schéma couplet/refrain plus évident. Ce n'est pas ce qu'on cherche vous et moi, on a pas besoin de ses repères pour tomber sous le charme d'une chanson ou d'un album entier, mais pour le coup, "Two Hands" revêt un côté familier, et pas seulement car l'on connaît U.F.O.F. par cœur. L'immédiateté, la voix d'Adrianne mêlée aux mains des trois autres, ce fameux tout qui ne fait qu'un est encore bien présent sur ce disque qui sent l'osmose totale. Pas de titres réarrangés présents sur un des disques solo de la guitariste, encore fallait-il avoir écouter Abysskiss avant U.F.O.F. pour le deviner, mais "Not" auraient pu se trouver l'album sorti à la fin de l'hiver dernier. Il aurait pu certes, car il sonne davantage comme les précédentes chansons que les autres de Two Hands, mais il s'intègre tellement bien qu'il n'aurait pu être ailleurs, avec ses six minutes, bien plus long que ceux de la première face, annonçant malgré lui que le groupe va prendre son temps, laisser tomber le format très court pour jouxter les cinq minutes. La tension ne fait que monter, devenant évidemment un des titres attendus en live, qu'Adrianne joue également toute seule avec sa guitare lors de ses sorties sans les garçons.
Et le groupe de nous surprendre encore avec "Wolf", dont les pieds sont coupés à l'envi, créant un déséquilibre bienvenu dans les vers (car oui, on peut dire que c'est de la poésie), rendant la chanson un rien bancal avec toute la beauté des paroles et cette petite guitare envoûtante.
L'un céleste, l'autre terrestre, les deux albums de 2019 de Big Thief sont liés. C'est voulu, et ils ont eu la bonne idée de ne pas trop en mettre, de ne pas en faire un gros double album indigeste, ou les titres seraient sans doute passés inaperçus dans la masse. Une durée presque égale, 22 morceaux en tout (23 si on y ajoute "Love In Mine", en bonus sur l'édition japonaise et en distribué en 7" par le label avant la sortie de l'album) ça aurait fait bien trop.
Les dix titres de ce Two Hands se suffisent à eux même, pensé comme un disque à deux faces, il mérite toute votre attention. Sauf si vous n'avez pas aimé U.F.O.F.. Et là, une nouvelle fois, je ne peux rien pour vous.
Très bon 16/20 | par X_Lok |
En écoute : https://bigthief.bandcamp.com/album/two-hands-3
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