The Orange Humble Band
Humblin' (Across America) |
Label :
Half A Cow |
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The Orange Humble Band est un drôle de groupe avec un drôle de nom. Un super groupe comme on dit. Sa composition à géométrie variable est mathématiquement bornée par trois hommes présents sur chacun de leurs trois albums : Darryl Mather (The Someloves, voûte plantaire de la power pop australienne qui sent bon des pieds), Mitch Easter (grand gourou de la production (jangle) pop que nous connaissons aussi comme membre de Let's Active) et au chant, Ken Stringfellow (le grand brun des Posies). Jody Stephens (Big Star) est batteur sur ce disque mais je ne suis pas certain qu'il soit présent sur les deux autres. Darryl Mather, c'est le grand chef en tous cas. Ca sent l'école Big Star à plein nez, vous allez dire, et vous aurez raison. The Orange Humble Band, ça s'apparente à des Posies plus posés et moins belliqueux, ou alors période Blood/Candy, à du Stringfellow en solo également (normal), à Sloan aussi, ou alors encore aux Someloves en moins speed avec des arrangements plus recherchés.
L'intérieur de ce deuxième album du groupe est cossu, mais faut pas se laisser impressionner pour autant: les guitares scintillent, la batterie est ronde et ample comme on l'aime. Le chant de Stringfellow apporte cette touche sophistiquée qu'on lui connaît. Il fait chauffer la machine sur "Vineyard Blues" qui ouvre l'album délicatement avec une superbe introduction à la guitare acoustique, ligne claire. "What's your crime" tranche avec l'ouverture. Son refrain annonce la couleur. On jette un œil dans les parages pour voir s'il n'y a pas une voiture dans le coin. Si c'est le cas, on la prend pour s'en aller chanter à tue-tête en roulant la fenêtre ouverte et les moustiques collés aux dents. Les cuivres sont cuivreux. C'est pas morne. Plus loin, on entend des "ti ti li ti", des "pa pa la pa" ("On Our Way Back Home"). Ouh ! que la gaieté se fait sentir !
"Any Way you Want it" est certainement la chanson qui s'apparente le plus à une chanson de Stringfellow en solo. Elle aurait pu être sur Touched à côté de "Reveal Love" : rythme un peu dansant, la voix est douce au départ puis elle explose sur le refrain. Rebelote, on jette un coup d'œil dans les alentours en espérant qu'il y ait une voiture disponible.
"One Hour's Lonely Play" démarre lentement à la guitare sèche et au piano. Et blam, la batterie arrive avec son roulement : on se redresse. Grande ballade tout en finesse. Les chœurs dans le fond sont en extase et nous avec. Le tempo se relève un peu sur "Better Just Fake It". Les chœurs sont toujours en extase et nous, je vous raconte pas.
"Listen Up!" continue de nous ratisser la caboche en faisant du pied à Tom Petty, maintenant dans sa tombe le pauvre homme. J'espère que quelqu'un lui avait fait écouter cette chanson de son vivant (La Palice, bonjour).
La suivante, "Annie Run Run Run", est une chanson, mais imaginons un instant que ce soit un roman : il débuterait par la scène d'action qui va droit au but. "The Ballad Of Gospel Sam", c'est exactement le contraire. Et il s'avère que c'est en fait un instrumental qui introduit la chanson d'après : "Can You Imagine ?", ballade dans toute sa splendeur. On ferme les yeux et on profite. Ou alors, si c'est trop long, on peut se rassurer en se doutant que ce qui nous attend ensuite va nous remonter le moral à base de cuivres et de rythmes enlevés. C'est exactement ce qui se passe avec "Freewheelin'" !
"Skyway Believin'" continue dans cette veine mais toutes les guitares sont maintenant dehors et les cuivres sont rangés dans leur étui. Ca taille dans le vif à peine que ça ait commencé : 3 notes de guitares, couplet superbe. On dirait déjà un refrain, et pourtant je vous jure, il arrive après.
"Crescent City Ball Park Theme" est le deuxième instrumental de l'album. Il est plus arrangé que le premier. On y entend des bruits bizarres derrière la guitare acoustique : du mellotron, des notes qui se répètent, toujours très mélodique grâce au fil doré de la guitare. C'est la salle d'attente pour "The Way She Moves" qui se compose ainsi : notes de guitares saturées en intro, atmosphère-Beatles-pop-psychédélique-un-peu-orientale, des chœurs en extase, et nous... Rien ne change en ce qui concerne ce point-là.
"Come Try This" clôt ce barnum généreux avec une note triste, comme on pouvait l'attendre d'une descendante directe d'"Holocaust" de Big Star.
Fin.
Humblin' (Across America) est certes un album sorti de l'imagination de musiciens aguerris, il est largement en mesure, par ses bienfaits rafraîchissants, de rendre vivable un appartement toulousain en période de canicule. Le groupe aura produit à ce jour trois albums à des années d'intervalle chacun. Le premier, Assorted Creams date de 1997 et le dernier Depressing Beauty tout juste de 2015. Aura-t-on droit à une suite? A votre bon cœur.
L'intérieur de ce deuxième album du groupe est cossu, mais faut pas se laisser impressionner pour autant: les guitares scintillent, la batterie est ronde et ample comme on l'aime. Le chant de Stringfellow apporte cette touche sophistiquée qu'on lui connaît. Il fait chauffer la machine sur "Vineyard Blues" qui ouvre l'album délicatement avec une superbe introduction à la guitare acoustique, ligne claire. "What's your crime" tranche avec l'ouverture. Son refrain annonce la couleur. On jette un œil dans les parages pour voir s'il n'y a pas une voiture dans le coin. Si c'est le cas, on la prend pour s'en aller chanter à tue-tête en roulant la fenêtre ouverte et les moustiques collés aux dents. Les cuivres sont cuivreux. C'est pas morne. Plus loin, on entend des "ti ti li ti", des "pa pa la pa" ("On Our Way Back Home"). Ouh ! que la gaieté se fait sentir !
"Any Way you Want it" est certainement la chanson qui s'apparente le plus à une chanson de Stringfellow en solo. Elle aurait pu être sur Touched à côté de "Reveal Love" : rythme un peu dansant, la voix est douce au départ puis elle explose sur le refrain. Rebelote, on jette un coup d'œil dans les alentours en espérant qu'il y ait une voiture disponible.
"One Hour's Lonely Play" démarre lentement à la guitare sèche et au piano. Et blam, la batterie arrive avec son roulement : on se redresse. Grande ballade tout en finesse. Les chœurs dans le fond sont en extase et nous avec. Le tempo se relève un peu sur "Better Just Fake It". Les chœurs sont toujours en extase et nous, je vous raconte pas.
"Listen Up!" continue de nous ratisser la caboche en faisant du pied à Tom Petty, maintenant dans sa tombe le pauvre homme. J'espère que quelqu'un lui avait fait écouter cette chanson de son vivant (La Palice, bonjour).
La suivante, "Annie Run Run Run", est une chanson, mais imaginons un instant que ce soit un roman : il débuterait par la scène d'action qui va droit au but. "The Ballad Of Gospel Sam", c'est exactement le contraire. Et il s'avère que c'est en fait un instrumental qui introduit la chanson d'après : "Can You Imagine ?", ballade dans toute sa splendeur. On ferme les yeux et on profite. Ou alors, si c'est trop long, on peut se rassurer en se doutant que ce qui nous attend ensuite va nous remonter le moral à base de cuivres et de rythmes enlevés. C'est exactement ce qui se passe avec "Freewheelin'" !
"Skyway Believin'" continue dans cette veine mais toutes les guitares sont maintenant dehors et les cuivres sont rangés dans leur étui. Ca taille dans le vif à peine que ça ait commencé : 3 notes de guitares, couplet superbe. On dirait déjà un refrain, et pourtant je vous jure, il arrive après.
"Crescent City Ball Park Theme" est le deuxième instrumental de l'album. Il est plus arrangé que le premier. On y entend des bruits bizarres derrière la guitare acoustique : du mellotron, des notes qui se répètent, toujours très mélodique grâce au fil doré de la guitare. C'est la salle d'attente pour "The Way She Moves" qui se compose ainsi : notes de guitares saturées en intro, atmosphère-Beatles-pop-psychédélique-un-peu-orientale, des chœurs en extase, et nous... Rien ne change en ce qui concerne ce point-là.
"Come Try This" clôt ce barnum généreux avec une note triste, comme on pouvait l'attendre d'une descendante directe d'"Holocaust" de Big Star.
Fin.
Humblin' (Across America) est certes un album sorti de l'imagination de musiciens aguerris, il est largement en mesure, par ses bienfaits rafraîchissants, de rendre vivable un appartement toulousain en période de canicule. Le groupe aura produit à ce jour trois albums à des années d'intervalle chacun. Le premier, Assorted Creams date de 1997 et le dernier Depressing Beauty tout juste de 2015. Aura-t-on droit à une suite? A votre bon cœur.
Parfait 17/20 | par LaEscoba |
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