The Legendary Pink Dots

The Legendary Pink Dots a beau être un groupe intimement lié à ma période post adolescente du fait de sa présence récurrente dans les magasines que ma sœur achetait (D-Side, Elegy) et de la rencontre avec mon acolyte de Pù, lui aussi fervent amateur des anglo-néerlandais, il reste que je me suis toujours, et aujourd'hui encore, senti incapable d'écrire quoi que ce soit sur cette formation. Peut-être parce que je fais un blocage psychologique, peut-être parce que la musique est trop savante pour que je sois en mesure de la décrire avec les mots simples qui composent mon vocabulaire habituel, il reste que les années (les décennies même) d'écoute n'ont rien changé à ce constat.
Et alors que je me replonge dans Any Day Now (1988), huitième album de la formation, je suis une nouvelle fois confronté à l'impuissance stylistique. Parler de Pop psychédélique mâtiné de Batcave me semble ridicule et hors de propos, alors que je pense à Franck Zappa, je ne peux que me dire que ma culture musicale est bien pauvre pour être obligé d'en venir à ce parallèle usé jusqu'à la corde.
Sur ce disque, les cordes classiques côtoient déjà quelques sonorités électro-industrielles dans une espèce de barnum triste où les mélodies vocales plongent l'auditeur dans un sentiment dépressif éclairé de moments de joies intenses, avec ce son "so 80's" ("Neon Mariners") qui a su si parfaitement traverser le temps, moins pompeusement maniéré que les dix ans à venir, ces interludes fumés voire incompréhensibles ("The Peculiar Fun Fair") mais surtout ce sens de la mélodie unique ("Waiting for the Cloud"), tellement british.
Quelque part, The Legendary Pink Dots est un groupe dont on écoute tout ou rien et face auquel il faut savoir reconnaître ses limites langagières.