Tommy Genesis
Tommy Genesis |
Label :
Downtown |
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Tommy Genesis n'a pas chômé entre World Vision (2015) et cet album éponyme. Son soundcloud se rempli de petites pépites à intervalles réguliers, "Art" en mars 2016, "They Cum They Go" en mai de la même année, toujours avec ce flow envoûtant qu'on lui connaît désormais. On pourrait penser, à la vue de ses clips, photos, que la jeune fille doit répondre à un cahier des charges, qu'un gars d'un label, d'une boite de com' ou autre l'appelle par un diminutif peu valorisant lors de séances photos ou de tournages. Et bien pas du tout. C'est même exactement le contraire.
Tommy gère tout. Sa liberté de faire, d'être et de paraître elle la gagne en choisissant tout. C'est elle qui décide de prendre son bain pile pendant le tournage de "Tommy", de porter une veste à frange dans le clip de "Lucky", ou de s'entourer de chiots et de tampons dans "100 Bad". Elle va même plus loin en co-réalisant God Is Wild, un véritable court métrage pour introduire l'album, la seconde partie servira même de clip pour "God Sent". Le ton est donné. Et l'album va vous retourner.
Pas mal de gens se seraient contentés de sortir un album fainéant, compilant les titres produits après World Vision, et dans le cas présent ça aurait d'ailleurs donné un putain d'album. Mais la Genesis est bien plus cool que ça. Très peu de titres déjà connus dans ce disque, et même "100 Bad" a la droit à sa version revue & corrigée par Charli XCX (décidément dans tous les bons coups cette Charli). Tout s'enchaîne sans temps mort, construit comme une mixtape épuisante. Epuisante mais tellement bien faite, Tommy montre aussi qu'elle sait varier les plaisir dans ce disque moins intime qu'il n'y paraît, calmant le jeu en apparence à la moitié du disque, nous permettant de reprendre un peu notre souffle. Mais c'est tellement plus insidieux et vicieux que ça. La tension est omniprésente, palpable, et pleine de malice elle arrive à enchaîner "It's Ok" et "Tommy", difficile de rendre une transition plus vrillante.
Tout l'album joue là-dessus, sur l'ambivalence, même si Tommy n'y va pas par quatre chemins, elle ne joue jamais la métaphore et balance franchement ses explicit lyrics. Sans vraiment chercher à choquer pour choquer, à l'instar de ses clips, elle use de sa liberté pour éviter les caricatures du rap féminin, s'entourant d'une prod bien plus riche que dans sa première mixtape, presque osée par moment.
On pourrait aisément raccourcir l'histoire en disant que Genesis a créé Tommy pour exhiber sa créativité, mais la jeune fille ne donne pas vraiment de ficelles pour saisir ce rapport complexe, n'hésitant pas à casser tout de même le mythe de la fille ayant fait une école d'arts, genre la musique et la vidéo sont la suite logique de son parcours. Elle ne mange pas de ce pain là. On peut très bien se satisfaire de cette image musicale de Tommy Genesis en 2018, sans chercher le pourquoi du comment, se limiter à ce qu'elle nous propose. Se limiter n'est pas vraiment le bon terme, mais jetez y une oreille, vous ne pourrez plus vous en décoller.
Tommy gère tout. Sa liberté de faire, d'être et de paraître elle la gagne en choisissant tout. C'est elle qui décide de prendre son bain pile pendant le tournage de "Tommy", de porter une veste à frange dans le clip de "Lucky", ou de s'entourer de chiots et de tampons dans "100 Bad". Elle va même plus loin en co-réalisant God Is Wild, un véritable court métrage pour introduire l'album, la seconde partie servira même de clip pour "God Sent". Le ton est donné. Et l'album va vous retourner.
Pas mal de gens se seraient contentés de sortir un album fainéant, compilant les titres produits après World Vision, et dans le cas présent ça aurait d'ailleurs donné un putain d'album. Mais la Genesis est bien plus cool que ça. Très peu de titres déjà connus dans ce disque, et même "100 Bad" a la droit à sa version revue & corrigée par Charli XCX (décidément dans tous les bons coups cette Charli). Tout s'enchaîne sans temps mort, construit comme une mixtape épuisante. Epuisante mais tellement bien faite, Tommy montre aussi qu'elle sait varier les plaisir dans ce disque moins intime qu'il n'y paraît, calmant le jeu en apparence à la moitié du disque, nous permettant de reprendre un peu notre souffle. Mais c'est tellement plus insidieux et vicieux que ça. La tension est omniprésente, palpable, et pleine de malice elle arrive à enchaîner "It's Ok" et "Tommy", difficile de rendre une transition plus vrillante.
Tout l'album joue là-dessus, sur l'ambivalence, même si Tommy n'y va pas par quatre chemins, elle ne joue jamais la métaphore et balance franchement ses explicit lyrics. Sans vraiment chercher à choquer pour choquer, à l'instar de ses clips, elle use de sa liberté pour éviter les caricatures du rap féminin, s'entourant d'une prod bien plus riche que dans sa première mixtape, presque osée par moment.
On pourrait aisément raccourcir l'histoire en disant que Genesis a créé Tommy pour exhiber sa créativité, mais la jeune fille ne donne pas vraiment de ficelles pour saisir ce rapport complexe, n'hésitant pas à casser tout de même le mythe de la fille ayant fait une école d'arts, genre la musique et la vidéo sont la suite logique de son parcours. Elle ne mange pas de ce pain là. On peut très bien se satisfaire de cette image musicale de Tommy Genesis en 2018, sans chercher le pourquoi du comment, se limiter à ce qu'elle nous propose. Se limiter n'est pas vraiment le bon terme, mais jetez y une oreille, vous ne pourrez plus vous en décoller.
Parfait 17/20 | par X_Lok |
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