Second Still

Le Post Punk... Comme tout genre, il a ses codes, et ces codes deviennent vite des limites, surtout lorsque l'on est jeune et qu'on est complètement sous l'influence des maîtres.

Et Second Still n'échappe pas à cet état de fait : pochette à l'artwork minimaliste, effets à la Martin Hannett, rythmes répétitifs, lourdes basses filtrées sous la pédale Chorus, guitares urgentes ou océaniques, et le chant façon Siouxsie de Suki (Siouxsie avec un "k", quoi...) finissant de définitivement étiqueter leur musique dans des carcans super établis.

Reste qu'en tant qu'auditeur et amateur du genre, on se refait pas... La fraîcheur, la passion et l'énergie de la jeunesse faisant qu'on se laisse séduire au-delà des à priori. "In Order" qui débute cet EP se nommant donc Equals sait comment attraper le nigaud : lignes de basses synthétiques Depeche Modiennes ultra Catchy, guitares mystérieuses, rythme percutant et chant entre existentialisme et sensualité. Le groupe n'a plus qu'à déballer le reste dans une déconcertante facilité d'écoute (le format court permettant d'oxygéner la chose) : on se laissera donc facilement séduire par les dynamiques "Automata" et "Opening", tandis qu'on sera hypnotisés sur "Altar" dans un beau moment Cold Wave, classique mais là encore suffisamment efficace pour séduire le chaland. Le titre Bonus, "Walls" ravira à la fois les fans de Cocteau Twins et les amateurs des titres les plus romantiques de Siouxsie And The Banshees. Sur cet EP, il n'y a finalement que cet "Ashes" qui est un niveau en dessous, car ultra attendu (voire entendu), mais conservant le minimum de mélodie pour ne pas le zapper.

Reste la question de la pertinence de la chose. Dans le bac ultra rempli du genre aujourd'hui, tout peut vite se ressembler et donc lasser rapidement. Si Second Still se permet par la suite d'être plus aventureux, alors nul doute que le trio pourra se faire une petite place, car le sens des mélodies, de la structure et du son sont déjà là. Dans le cas contraire, si Siouxsie vous manque, Equals pourra déjà avoir le mérite de combler cette absence facilement.