Damien Dubrovnik
Great Many Arrows |
Label :
Posh Isolation |
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Damien Dubrovnik n'est pas une personne, mais le pseudonyme de deux gars, Christian Stadsgaard et Loke Rahbak, membres du label Posh Isolation et dangereux gaillards qu'on retrouvera dispersés dans des formations telles que Var, Lust For Youth, Angry Aryans ou encore Olymphia. Rien qu'au casting, on comprend qu'on est pas là pour danser la gigue autour d'un feu de joie. Et si ces deux lascars ont fusionné pour former un seul alias, on se doute que c'est pour explorer les plus angoissantes turpitudes de l'âme humaine.
Damien Dubrovnik n'est peut-être pas "une personne" à proprement parler, pourtant ce Damien est bien un être humain à part entière, avec une voix et des émotions. Damien est habité d'une rage puissante, ligotée par une absolue solitude qui l'empêche d'en faire part à qui que ce soit. Une rage qui va ici s'incarner de six manières différentes le long de ces six pistes, les 6 flèches de Great Many Arrows, qui décochent des traits tendus, habités, étouffants. Quand Damien "chante", c'est à dire qu'il crie sans vraiment se préoccuper qu'une note émerge, préférant la justesse du ton à celle de l'harmonie, on croirait entendre Jamie Stewart de Xiu Xiu gesticuler parmi ses angoisses, ses fantasmes et autres névroses, mais dans une interprétation d'où tout maquillage pop aurait disparu, remplacé par des explosions de bruit discontinues, des drones malheureux comme les pierres ("Arrow 2", qui épuise les éructations de Damien et oscille fiévreusement entre haine harshnoise autodestructrice et complaintes autistes), des manipulations électroniques minimales nerveuses, des cordes solitaires, des traces de minimalisme et de classique (dans la troisième "flèche", qui est ce qui ressemble le plus à de l'apaisement dans cet album écorché vif, même si cette félicité passagère se confond avec la désolation), des percussions retournées ou éventrées et autres timbres alien à la fois organiques et impossible à identifier.
Great Many Arrows s'écoute comme on suit une histoire, avec une narration abstraite mais dont l'émotion sourde saute la case intellect pour aller directement frapper au coeur. La musique qui la compose est comme un organisme qui enfle et pulse, au rythme des respirations suffocantes de Damien. Ce disque, à la différence de la majeure partie de ses contemporains noise ou harshnoise, ne vous donnera pas le désir impérieux de détruire tout ce qui vous passe sur la main en hurlant votre nihilisme à la lune ; il vous donnera plutôt un aperçu tragique de ce qui pourrait arriver si jamais vous retourniez cette pulsion d'agression contre vous-même, et la folie triste qui en résulterait.
Damien Dubrovnik n'est peut-être pas "une personne" à proprement parler, pourtant ce Damien est bien un être humain à part entière, avec une voix et des émotions. Damien est habité d'une rage puissante, ligotée par une absolue solitude qui l'empêche d'en faire part à qui que ce soit. Une rage qui va ici s'incarner de six manières différentes le long de ces six pistes, les 6 flèches de Great Many Arrows, qui décochent des traits tendus, habités, étouffants. Quand Damien "chante", c'est à dire qu'il crie sans vraiment se préoccuper qu'une note émerge, préférant la justesse du ton à celle de l'harmonie, on croirait entendre Jamie Stewart de Xiu Xiu gesticuler parmi ses angoisses, ses fantasmes et autres névroses, mais dans une interprétation d'où tout maquillage pop aurait disparu, remplacé par des explosions de bruit discontinues, des drones malheureux comme les pierres ("Arrow 2", qui épuise les éructations de Damien et oscille fiévreusement entre haine harshnoise autodestructrice et complaintes autistes), des manipulations électroniques minimales nerveuses, des cordes solitaires, des traces de minimalisme et de classique (dans la troisième "flèche", qui est ce qui ressemble le plus à de l'apaisement dans cet album écorché vif, même si cette félicité passagère se confond avec la désolation), des percussions retournées ou éventrées et autres timbres alien à la fois organiques et impossible à identifier.
Great Many Arrows s'écoute comme on suit une histoire, avec une narration abstraite mais dont l'émotion sourde saute la case intellect pour aller directement frapper au coeur. La musique qui la compose est comme un organisme qui enfle et pulse, au rythme des respirations suffocantes de Damien. Ce disque, à la différence de la majeure partie de ses contemporains noise ou harshnoise, ne vous donnera pas le désir impérieux de détruire tout ce qui vous passe sur la main en hurlant votre nihilisme à la lune ; il vous donnera plutôt un aperçu tragique de ce qui pourrait arriver si jamais vous retourniez cette pulsion d'agression contre vous-même, et la folie triste qui en résulterait.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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