Jeff Rosenstock
POST- |
Label :
Polyvinyl |
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Cette année parmi les petits malins à sortir un disque pour le jour de l'an, on comptera le trublion power-pop-punk-etc Jeff Rosenstock. Mais si vous savez, le plus grand challenger du genre depuis que Weezer a montré qu'on ne pouvait pas compter sur eux pour la constance dans la qualité. D'ailleurs à quoi bon aller s'emmerder à se taper l'affreux dernier rejeton de Rivers Cuomo quand notre ami Jeff prouve une fois de plus qu'il semble incapable de sortir un album qui ne soit pas une petite perle pop geignarde et énervée ?
Chez Rosenstock l'ambition va croissant. Depuis I Look Like Shit en 2012 on a fait du chemin, on est passé par l'extatique We Cool?, parfaite concision pop punk, et par le plus grandiose WORRY qui s'angoissait avec une inextinguible énergie sur le fait de vieillir, avec une face B toute Abbey-Roadesque en diable. Aujourd'hui l'homme se fixe l'objectif de faire reculer les frontières stylistiques inhérentes au punk ou à la power-pop : en témoigne déjà l'épique "USA" qui part comme un hymne punk écorché vif mais qui au court de ses 7 (!) minutes se permet des échauffourées aux frontières du prog, avec des guitares qui n'en finissent plus de faire des montagnes russes, on pourrait même parler de post-hardcore si on se sentait pousser des ailes de rock-critic... et là paf ! Voilà que déboulent des claviers cotonneux qui nous concoctent une parenthèse quasi-ambient, simili-dream pop en apesanteur avant que l'épique ne revienne de plus belle nous faire une béquille, en traître par derrière, tandis que les guitares s'affirment encore plus qu'avant et qu'une foule de voix scande "et tu USA / et tu et tu USA!!" tue-tête. Et ce n'est que le premier titre ! Le dernier avec ses 11 (!!) minutes vire à mi-parcours de l'hymne power punk à la gratouille acoustique intimiste, à un retour à l'ambient synthétique... qui nous bercera jusqu'à la fin de ses vaguelettes électroniques éthérées.
Entre les deux et bien... une belle collection de pépites bien plus concises, qui couvrent un terrain plus familier, même si ça ne l'empêche pas de tenter des trucs ici et là. On retiendra en vrac la Pixiesesque "All This Useless Energy", la bipolaire "TV Stars" ou la douceur nostalgique et cotonneuse de "9/10"...
Bien sûr, Jeff Rosenstock c'est quitte ou double. Certains seront repoussés par cette constance dans l'écorché-vif (très emo finalement dans l'idée, même si musicalement pas vraiment), d'autres par la seule voix du monsieur, très geignarde et peu subtile, des amateurs de la première heure s'insurgeront de ces étranges mariages punk/prog/ambient, les binoclards iront cracher sur ces paroles trop directes et naïves... Mais moi ça me va. Jeff a un talent imparable pour la mélodie et l'ambition nécessaire pour renouveler une recette qui sinon pourrait vite tourner en rond; et c'est tout ce qui me faut pour être dans son camp. Ça fait du bien de commencer l'année avec toute cette énergie, inutile certes comme le confesse son auteur, mais contagieuse pour sûr.
Chez Rosenstock l'ambition va croissant. Depuis I Look Like Shit en 2012 on a fait du chemin, on est passé par l'extatique We Cool?, parfaite concision pop punk, et par le plus grandiose WORRY qui s'angoissait avec une inextinguible énergie sur le fait de vieillir, avec une face B toute Abbey-Roadesque en diable. Aujourd'hui l'homme se fixe l'objectif de faire reculer les frontières stylistiques inhérentes au punk ou à la power-pop : en témoigne déjà l'épique "USA" qui part comme un hymne punk écorché vif mais qui au court de ses 7 (!) minutes se permet des échauffourées aux frontières du prog, avec des guitares qui n'en finissent plus de faire des montagnes russes, on pourrait même parler de post-hardcore si on se sentait pousser des ailes de rock-critic... et là paf ! Voilà que déboulent des claviers cotonneux qui nous concoctent une parenthèse quasi-ambient, simili-dream pop en apesanteur avant que l'épique ne revienne de plus belle nous faire une béquille, en traître par derrière, tandis que les guitares s'affirment encore plus qu'avant et qu'une foule de voix scande "et tu USA / et tu et tu USA!!" tue-tête. Et ce n'est que le premier titre ! Le dernier avec ses 11 (!!) minutes vire à mi-parcours de l'hymne power punk à la gratouille acoustique intimiste, à un retour à l'ambient synthétique... qui nous bercera jusqu'à la fin de ses vaguelettes électroniques éthérées.
Entre les deux et bien... une belle collection de pépites bien plus concises, qui couvrent un terrain plus familier, même si ça ne l'empêche pas de tenter des trucs ici et là. On retiendra en vrac la Pixiesesque "All This Useless Energy", la bipolaire "TV Stars" ou la douceur nostalgique et cotonneuse de "9/10"...
Bien sûr, Jeff Rosenstock c'est quitte ou double. Certains seront repoussés par cette constance dans l'écorché-vif (très emo finalement dans l'idée, même si musicalement pas vraiment), d'autres par la seule voix du monsieur, très geignarde et peu subtile, des amateurs de la première heure s'insurgeront de ces étranges mariages punk/prog/ambient, les binoclards iront cracher sur ces paroles trop directes et naïves... Mais moi ça me va. Jeff a un talent imparable pour la mélodie et l'ambition nécessaire pour renouveler une recette qui sinon pourrait vite tourner en rond; et c'est tout ce qui me faut pour être dans son camp. Ça fait du bien de commencer l'année avec toute cette énergie, inutile certes comme le confesse son auteur, mais contagieuse pour sûr.
Très bon 16/20 | par X_Wazoo |
Ecoutable sur https://jeffrosenstock.bandcamp.com/album/post
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