Circuit Des Yeux
Reaching For Indigo |
Label :
Drag City |
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J'avais vu Circuit des Yeux en concert au Guess Who 2015, sous forme de groupe, et ma foi en dépit d'une voix saisissante, j'étais resté sur ma faim en termes d'intensité, de présence scénique. Un an plus tard, même endroit ou presque, Haley Fohr vient seule cette fois-ci, jouer dans une église avec sa seule guitare folk douze cordes (et ses pédales). La prestation est dantesque - le lieu a aidé certes - Haley est hantée comme pas possible, use de sa voix avec une maîtrise incroyable, et sa guitare suffit à fournir un squelette aux compositions qui brillent naturellement de leur élégance bucolico-gothique.
Un an après cette performance, revenant de mon troisième Guess Who (rien n'est anodin), j'écoute le nouvel album de Circuit des Yeux. Et pouah la claque ! De la production aux compos à la performance de Haley, tout est d'une puissance... La chanteuse a définitivement fait mûrir sa voix, qui non seulement est un instrument dont elle use avec virtuosité, mais se révèle aussi vecteur de composition ; ce sont les subtilités de son chant, la manière dont résonne la voix etc, qui forgent la base de la plupart des morceaux. En témoigne le virage stylistique fou de "Paper Bag", qui commence comme une composition électronique minimaliste (Terry Riley vient à l'esprit, voire certains travaux de Steve Reich), avec des sonorités analogiques hypnotiques, avant qu'on vire sans prévenir dans une espèce de jam acid-folk dans laquelle Haley s'emporte comme un Tim Buckley en plein "Monterey"... ambitieux, mais là encore, maîtrisé d'un bout à l'autre. Autre climax du disque, la longue et fournie "Black Fly" est je pense la plus belle chanson "folk" de Circuit des Yeux, retrouvant sa tonalité à-la-Nico-mais-en-plus-champêtre, avec un souffle et un détail dans les arrangements...
En bref, une des face A les plus brillantes et audacieuses qu'on a pu entendre cette année. Le reste, si moins immédiatement brillant, est aussi très bon, y a qu'à se laisser guider le long d'un disque certes bref mais très varié, et qui réussit tout ce qu'il entreprend. Il faut simplement un peu de temps avant d'apprécier pleinement les pistes les plus humbles, mais le jeu en vaut la chandelle.
Un an après cette performance, revenant de mon troisième Guess Who (rien n'est anodin), j'écoute le nouvel album de Circuit des Yeux. Et pouah la claque ! De la production aux compos à la performance de Haley, tout est d'une puissance... La chanteuse a définitivement fait mûrir sa voix, qui non seulement est un instrument dont elle use avec virtuosité, mais se révèle aussi vecteur de composition ; ce sont les subtilités de son chant, la manière dont résonne la voix etc, qui forgent la base de la plupart des morceaux. En témoigne le virage stylistique fou de "Paper Bag", qui commence comme une composition électronique minimaliste (Terry Riley vient à l'esprit, voire certains travaux de Steve Reich), avec des sonorités analogiques hypnotiques, avant qu'on vire sans prévenir dans une espèce de jam acid-folk dans laquelle Haley s'emporte comme un Tim Buckley en plein "Monterey"... ambitieux, mais là encore, maîtrisé d'un bout à l'autre. Autre climax du disque, la longue et fournie "Black Fly" est je pense la plus belle chanson "folk" de Circuit des Yeux, retrouvant sa tonalité à-la-Nico-mais-en-plus-champêtre, avec un souffle et un détail dans les arrangements...
En bref, une des face A les plus brillantes et audacieuses qu'on a pu entendre cette année. Le reste, si moins immédiatement brillant, est aussi très bon, y a qu'à se laisser guider le long d'un disque certes bref mais très varié, et qui réussit tout ce qu'il entreprend. Il faut simplement un peu de temps avant d'apprécier pleinement les pistes les plus humbles, mais le jeu en vaut la chandelle.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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