Destiny

Jeune femme avec plusieurs identités, Destiny se prend une petite pause à la cool, et nous offre, pour la première fois sous son véritable nom, une mixtape-plus-cool-tu-meurs en 2015. Sans label, elle balance ça gratos sur Soundcloud (elle y est toujours d'ailleurs). Passant du disco à la soul, voire même l'américana le plus lofi ou la love song parfaite, rien ne paraît mièvre sur cet Honeysuckle.
Performeuse, Destiny joue avec sa voix sur tous les titres, se révélant sans fard dès la courte intro & dans les extraits de conversations téléphoniques à la fois touchants & drôles. Se révélant bien plus qu'une rappeuse comme on a déjà pu le voir sur ses mixtapes (Princess Nokia, c'est elle) ou avec Ratking, elle se plait à prendre des instrus et à chanter dessus, même à se la jouer Alela Diane. La variété des titres, des ambiances, fait de cette mixtape un truc qu'on pourrait presque écouter en boucle. Pas de besoin de transitions entre "Summertime" & "Buttercup", la cohérence vient toute seule, rien à foutre que la disco précède directement une petite perle guitare/voix suivi par un interlude à la voix grave, sensuelle & pleine de blues. Je vais pas vous la faire genre avec Honeysuckle, elle rend hommage aux styles qu'elle affectionne, mais c'est plutôt comme une récréation, non exempte de revendications comme sur le "Brown Girl Blues" final, conclusion (?) parfaite, mais qui donne envie de replonger dans "Apple Pie", dans "Orange Blossom", de se laisser prendre dans ce petit cocon, cette parenthèse dans laquelle on est bien, et surtout, on a vraiment pas envie d'être ailleurs que là, à écouter cette fille chanter plus fort que la musique. Difficile de faire plus cool.