Spectrale
Spectrale |
Label :
Les Acteurs De L'Ombre |
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À défaut d'avoir été totalement emballé, j'aurais au moins été agréablement surpris par Spectrale.
Pour ceux qui connaissent le Death Métal de Nile, vous savez peut-être que Karl Sanders a sorti deux albums solos en 2004 et 2009, à peu de chose près une version acoustique et purement instrumentale de ce que propose son groupe en règle générale. Et bien l'on pourrait parfaitement considérer que Spectrale est l'équivalent pour Jeff Grimal, actif chez les excellents The Great Old Ones. Absolument pas Métal, me faisant parfois penser aux derniers Anathema ("Attraction"), donc à Pink Floyd, Spectrale fait le pari de jouer avec l'imagerie Black des Acteurs de l'Ombre tout en proposant une musique introspective d'une grande douceur basée sur les guitares sèches, les claviers et les cordes, avec seulement quelques chœurs de-ci de-là pour donner un peu de corps à l'ensemble. Bon, si l'on cherche un peu, on sait tous que cela n'est pas réellement novateur : Ulver et son sublime Kveldssanger (1996) pour ne citer que lui, mais le défi est toujours osé car cette approche musicale oblige à une forme de mise à nu. Impossible de se cacher derrière de la distortion, des blasts, des hurlements. Ton plan, s'il est moisi, il n'y a aucune chance que cela ne s'entende pas alors qu'avec un bon ampli, un riff bancal passera toujours plus ou moins.
Ce Spectrale, je l'ai écouté pour la première fois un dimanche à cinq heures du matin. De suite, j'ai été touché par la mélancolie qui s'en dégage. Ici, on ne parle pas de musique instrumentale où les mecs cherchent à se faire mousser en étalant leur technique. Il s'agit plutôt de créer des climats, des ambiances, autour d'arpèges, de notes volées au silence, sans démonstration outrancière mais plutôt une vision cinématographique des choses ("Magellan") qui travaille l'anima de l'auditeur, lui offre des plages de rêveries, des espaces de repos psychiques salvateurs dans un monde dominé par la nuisance sonore. On se laisse alors porter par ces notes tantôt graves, tantôt légères mais toujours profondes dans la mesure où elles expriment une grande sensibilité, l'émotion ayant rarement besoin du prisme de la technicité pour s'exprimer.
Je ne peux que remercier Les Acteurs de l'Ombre de relayer un tel projet, a priori voué à l'échec auprès des membres les plus obtus de la sphère purement métallique mais s'il y a des gens qui, comme moi, aiment à offrir un peu de repos à leurs oreilles, ces neuf titres feront l'effet d'un filet de miel. Pour finir, et sans vouloir faire mon "true underground", Spectrale m'a fait penser, de par son ambiance, à Mygük, un groupe palois hélas disparu en 2009, sans le côté Post-Rock (qui n'existait d'ailleurs pas vraiment).
Bref, un album étrange, déstabilisant autant qu'apaisant.
Pour ceux qui connaissent le Death Métal de Nile, vous savez peut-être que Karl Sanders a sorti deux albums solos en 2004 et 2009, à peu de chose près une version acoustique et purement instrumentale de ce que propose son groupe en règle générale. Et bien l'on pourrait parfaitement considérer que Spectrale est l'équivalent pour Jeff Grimal, actif chez les excellents The Great Old Ones. Absolument pas Métal, me faisant parfois penser aux derniers Anathema ("Attraction"), donc à Pink Floyd, Spectrale fait le pari de jouer avec l'imagerie Black des Acteurs de l'Ombre tout en proposant une musique introspective d'une grande douceur basée sur les guitares sèches, les claviers et les cordes, avec seulement quelques chœurs de-ci de-là pour donner un peu de corps à l'ensemble. Bon, si l'on cherche un peu, on sait tous que cela n'est pas réellement novateur : Ulver et son sublime Kveldssanger (1996) pour ne citer que lui, mais le défi est toujours osé car cette approche musicale oblige à une forme de mise à nu. Impossible de se cacher derrière de la distortion, des blasts, des hurlements. Ton plan, s'il est moisi, il n'y a aucune chance que cela ne s'entende pas alors qu'avec un bon ampli, un riff bancal passera toujours plus ou moins.
Ce Spectrale, je l'ai écouté pour la première fois un dimanche à cinq heures du matin. De suite, j'ai été touché par la mélancolie qui s'en dégage. Ici, on ne parle pas de musique instrumentale où les mecs cherchent à se faire mousser en étalant leur technique. Il s'agit plutôt de créer des climats, des ambiances, autour d'arpèges, de notes volées au silence, sans démonstration outrancière mais plutôt une vision cinématographique des choses ("Magellan") qui travaille l'anima de l'auditeur, lui offre des plages de rêveries, des espaces de repos psychiques salvateurs dans un monde dominé par la nuisance sonore. On se laisse alors porter par ces notes tantôt graves, tantôt légères mais toujours profondes dans la mesure où elles expriment une grande sensibilité, l'émotion ayant rarement besoin du prisme de la technicité pour s'exprimer.
Je ne peux que remercier Les Acteurs de l'Ombre de relayer un tel projet, a priori voué à l'échec auprès des membres les plus obtus de la sphère purement métallique mais s'il y a des gens qui, comme moi, aiment à offrir un peu de repos à leurs oreilles, ces neuf titres feront l'effet d'un filet de miel. Pour finir, et sans vouloir faire mon "true underground", Spectrale m'a fait penser, de par son ambiance, à Mygük, un groupe palois hélas disparu en 2009, sans le côté Post-Rock (qui n'existait d'ailleurs pas vraiment).
Bref, un album étrange, déstabilisant autant qu'apaisant.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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