Toy
Toy |
Label :
Smalltown Supersound |
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Vous le voyez le schtroumpf commandant Cousteau avec son violon sous le bras, caché derrière un champignon à l'abri de la spatule-flamand-rose de dix mètres maxi flippante ? Et ce fond qui mélange décor pixélisé abstrait et ambiance martienne faite de poussières ocre rouges ? Et puis ce titre en lettres de nuages comme si Bip Bip avait soudain foutu le camp après avoir jeté un œil interloqué à la scène ou une oreille à ce curieux objet. On pourrait quasiment fouiller plus loin : un sol au relief Nintendo, un canevas qui rappelle les maps de Zelda, la pose du personnage qui renvoie à Heart of Darkness un jeu vidéo auquel je jouais gamin, le début de la 3D pas super bien maitrisé avec le passage à une colorisation post 8 bits... Et je ne parle pas de l'arrière du disque encore plus explicite (automate Piggy Cook et ribambelle d'animaux sortis du Livre de la Jungle) Et bien Toy c'est tout ça. La promesse désuète d'un futur supersonique, extraordinaire, moderne fait d'une foultitude d'objets hétéroclites cool mais dont on ignore le bien fondé de leurs utilités tant ils sont pensés au-delà de toute rationalité et parfois même du bon goût.
Jørgen Traeen et Alisdair Stirling, éternels enfants, sont scotchés à cette idée rétro-futuriste de faire du neuf avec du moderne d'avant et habillent d'un électro patchwork kitsh leur présent (l'avenir d'hier). Vous suivez ? Pour se faire, tout ce qui a des touches (claviers, xylophones, carillons, pads, klaxons, boutons en tout genre, si tout n'est pas en MIDI) est bon à prendre pour mener la cadence et définir le cadre du level à passer. Ensuite il suffit d'ajouter des bruitages divers et variés : vocoder, wizz de toupies, castagnettes ("Realistic Martian Landing Set"), meuglements ou hululement de chouette des forêts d'Age Of Empire qui fera faire un bond à tout fan qui se respecte ("Swingswung"), sifflets do Brasil, gouttes dans une conduite zinguée ou dans un évier... On se croirait un coup dans un épisode du Bus Magique à la recherche de la formule du carotène (un grand épisode mes amis !) ou dans une saynète en compagnie d'Adibou à résoudre une équation du premier degré avec des glands ("Don't Be"), puis à osciller dans le cosmos au rythme des passages d'astéroïdes habitées de taupes de l'espace sur lesquelles on jouerait bien à la cucaracha ("Sedan Throught Tunnel"), et ensuite à pousser sa tondeuse en compagnie de Bunny sous champi ("Rabbit Pushing Mower") avant d'aller botter le cul tranquille de Bowser ("The All Seeing Eye") qui orchestre le trafic de carottes via un système de taupinières intergalactique... Les comparaisons ne manquent pas tout simplement car elles sont la source d'inspiration du duo anglo-norvégien tout comme leur objectif aussi modeste que casse-gueule : faire une ode au royaume de l'enfance par la porte de l'imaginaire multicolore et infini.
Toy joue donc à dada sur ses consoles, pousse son toytronica vitaminé pour communier avec les kids et met également en résonnance nos madeleines proustiennes, pas si vielles mais déjà bien marquées. Les échos sont multiples et intemporels, et diffusent une bonne humeur incontrôlable pour les grands comme pour les petits. Les occasions aussi loufoques que concrètes de prendre du bon temps font ainsi flores, en toute situation. Disque à onze pièces, la maison de Toy est celle de Mon Oncle de Jacques Tati, qui regorge de bitoniaux clinquant aux bruits claquant, habités par les Looney Toones. Un espace temps de pure récréation et de lâcher prise. Le duo, hôte et guide, prouve, malgré les références affichées, son modernisme et fait même la pirouette du bon goût. Sans répéter les mêmes ambiances de fête foraine ou les mêmes artifices, il ne manque jamais d'imagination et ne manque pas de nous en donner. Conseil cliché et éculé du parfait mélomane critique musical que d'écouter cette visite au casque pour faire l'expérience de ces fresques cartoonesques à faire crever de jalousie Philippe Dana. Toy est une boite à jouets d'une subtile richesse, que le seul single "Valley Cars" suffira à vous convaincre, que vous ayez 7 ou 77 ans.
That's all folks !
Jørgen Traeen et Alisdair Stirling, éternels enfants, sont scotchés à cette idée rétro-futuriste de faire du neuf avec du moderne d'avant et habillent d'un électro patchwork kitsh leur présent (l'avenir d'hier). Vous suivez ? Pour se faire, tout ce qui a des touches (claviers, xylophones, carillons, pads, klaxons, boutons en tout genre, si tout n'est pas en MIDI) est bon à prendre pour mener la cadence et définir le cadre du level à passer. Ensuite il suffit d'ajouter des bruitages divers et variés : vocoder, wizz de toupies, castagnettes ("Realistic Martian Landing Set"), meuglements ou hululement de chouette des forêts d'Age Of Empire qui fera faire un bond à tout fan qui se respecte ("Swingswung"), sifflets do Brasil, gouttes dans une conduite zinguée ou dans un évier... On se croirait un coup dans un épisode du Bus Magique à la recherche de la formule du carotène (un grand épisode mes amis !) ou dans une saynète en compagnie d'Adibou à résoudre une équation du premier degré avec des glands ("Don't Be"), puis à osciller dans le cosmos au rythme des passages d'astéroïdes habitées de taupes de l'espace sur lesquelles on jouerait bien à la cucaracha ("Sedan Throught Tunnel"), et ensuite à pousser sa tondeuse en compagnie de Bunny sous champi ("Rabbit Pushing Mower") avant d'aller botter le cul tranquille de Bowser ("The All Seeing Eye") qui orchestre le trafic de carottes via un système de taupinières intergalactique... Les comparaisons ne manquent pas tout simplement car elles sont la source d'inspiration du duo anglo-norvégien tout comme leur objectif aussi modeste que casse-gueule : faire une ode au royaume de l'enfance par la porte de l'imaginaire multicolore et infini.
Toy joue donc à dada sur ses consoles, pousse son toytronica vitaminé pour communier avec les kids et met également en résonnance nos madeleines proustiennes, pas si vielles mais déjà bien marquées. Les échos sont multiples et intemporels, et diffusent une bonne humeur incontrôlable pour les grands comme pour les petits. Les occasions aussi loufoques que concrètes de prendre du bon temps font ainsi flores, en toute situation. Disque à onze pièces, la maison de Toy est celle de Mon Oncle de Jacques Tati, qui regorge de bitoniaux clinquant aux bruits claquant, habités par les Looney Toones. Un espace temps de pure récréation et de lâcher prise. Le duo, hôte et guide, prouve, malgré les références affichées, son modernisme et fait même la pirouette du bon goût. Sans répéter les mêmes ambiances de fête foraine ou les mêmes artifices, il ne manque jamais d'imagination et ne manque pas de nous en donner. Conseil cliché et éculé du parfait mélomane critique musical que d'écouter cette visite au casque pour faire l'expérience de ces fresques cartoonesques à faire crever de jalousie Philippe Dana. Toy est une boite à jouets d'une subtile richesse, que le seul single "Valley Cars" suffira à vous convaincre, que vous ayez 7 ou 77 ans.
That's all folks !
Parfait 17/20 | par TiComo La Fuera |
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