Electric Electric
III |
Label :
Murailles Music |
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Le troisième opus du trio Strasbourgeois n'est pas un objet facile à cerner. Le groupe semble prendre un malin plaisir à se muer en distillateur d'ambiances et de textures. Chaque piste arbore des allures de champ de bataille féroce entre des sonorités qui s'entrechoquent et s'entremêlent dans un agencement ambitieux qui est tout à l'honneur d'Electric Electric. On sent derrière chaque morceau le "son" du groupe, son utilisation astucieuse de boucles sonores tour à tout hypnotisantes ou assommantes.
Le morceau d'ouverture annonce en fait la couleur : 10 minutes 20 qui ont des accents de speed-dating pour le reste de l'album. Tu accroches, tu restes, tu n'aimes pas, tu n'as qu'à plier les gaules et écouter autre chose. Les 5 premières minutes vous immergent dans une ambiance ésotérique, où l'on devine à la fois une machine qui semble se mettre en branle fébrilement alors qu'une texture synthé plus orientale s'impose de plus en plus. A la moitié de la chanson, une percussion sortie de nulle part appuyée par une voix éthérée parvient à bouter les synthés étranges qui se contentent d'occuper le fond sonore. La voix leur laisse de pauvres espaces d'expression qu'ils essaient de grappiller tant bien que mal. Mais c'est bien l'entremêlement de toutes ces textures sonores qui ont joué à chat-perché pendant 5 minutes qui permet le chamboulement de 'Obs7' à mi-parcours. La montée en tension du morceau d'ouverture tient autant du décollage que d'un crash dramatique. La tension, palpable, est soutenue par les percussions et des guitares roboratives qui vrilleraient presque les tympans. On se croirait dans un avion qui s'écrase inéluctablement. On assiste comme impuissant à nos derniers instants qui s'étirent, s'étirent, sans jamais arriver à leur conclusion qu'on redoute autant qu'on espère. Tout le talent des strasbourgeois tient ici à leur utilisation de boucles qui donnent une impression de crescendo infini. Et puis la fin arrive, signalée par des cymbales sorties du néant. Nous y voilà. Bienvenue dans ce III.
Il est rare de prendre un plaisir aussi fou à démêler les enchevêtrements d'un album, de deviner les combats internes que les auteurs ont glissé dans leur œuvre tels des démiurges fous et géniaux. III est avant tout un album maîtrisé et ambitieux où les strasbourgeois ont fait tout pour ne pas se contenter de juxtaposer des ambiances. Il y a derrière chaque chanson l'envie d'aller plus loin, de voir tout ça interagir. Les ambiances mécaniques et froides, motorik même, saupoudrées d'un math rock qui rappelle un certain Mirrored de Battles, se font bien souvent bousculer par d'autres textures electro moins prévisibles. On a comme un sentiment oppressant face à de telles sonorités métronomiques qui surgissent sans sommation et nous foutent la tête dans le sac. Et le pire, c'est qu'on en redemande, à l'instar de la pépite de clôture '17°00' qui est autant oppressante qu'exaltante. C'est dire.
Le morceau d'ouverture annonce en fait la couleur : 10 minutes 20 qui ont des accents de speed-dating pour le reste de l'album. Tu accroches, tu restes, tu n'aimes pas, tu n'as qu'à plier les gaules et écouter autre chose. Les 5 premières minutes vous immergent dans une ambiance ésotérique, où l'on devine à la fois une machine qui semble se mettre en branle fébrilement alors qu'une texture synthé plus orientale s'impose de plus en plus. A la moitié de la chanson, une percussion sortie de nulle part appuyée par une voix éthérée parvient à bouter les synthés étranges qui se contentent d'occuper le fond sonore. La voix leur laisse de pauvres espaces d'expression qu'ils essaient de grappiller tant bien que mal. Mais c'est bien l'entremêlement de toutes ces textures sonores qui ont joué à chat-perché pendant 5 minutes qui permet le chamboulement de 'Obs7' à mi-parcours. La montée en tension du morceau d'ouverture tient autant du décollage que d'un crash dramatique. La tension, palpable, est soutenue par les percussions et des guitares roboratives qui vrilleraient presque les tympans. On se croirait dans un avion qui s'écrase inéluctablement. On assiste comme impuissant à nos derniers instants qui s'étirent, s'étirent, sans jamais arriver à leur conclusion qu'on redoute autant qu'on espère. Tout le talent des strasbourgeois tient ici à leur utilisation de boucles qui donnent une impression de crescendo infini. Et puis la fin arrive, signalée par des cymbales sorties du néant. Nous y voilà. Bienvenue dans ce III.
Il est rare de prendre un plaisir aussi fou à démêler les enchevêtrements d'un album, de deviner les combats internes que les auteurs ont glissé dans leur œuvre tels des démiurges fous et géniaux. III est avant tout un album maîtrisé et ambitieux où les strasbourgeois ont fait tout pour ne pas se contenter de juxtaposer des ambiances. Il y a derrière chaque chanson l'envie d'aller plus loin, de voir tout ça interagir. Les ambiances mécaniques et froides, motorik même, saupoudrées d'un math rock qui rappelle un certain Mirrored de Battles, se font bien souvent bousculer par d'autres textures electro moins prévisibles. On a comme un sentiment oppressant face à de telles sonorités métronomiques qui surgissent sans sommation et nous foutent la tête dans le sac. Et le pire, c'est qu'on en redemande, à l'instar de la pépite de clôture '17°00' qui est autant oppressante qu'exaltante. C'est dire.
Parfait 17/20 | par WillyB |
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