The Pogues
Paris [Olympia] - mardi 11 septembre 2012 |
N'ayant jamais pu tolérer The Pogues dans un autre contexte qu'alcoolisé au dernier degré et encore, sur un laps de temps excessivement bref, c'est dans un état d'esprit curieux mais néanmoins frileux que mes pieds nonchalants pénètrent l'Olympia.
Après une fouille rapide et un arrêt au merchandising, t-shirt collector des trente ans oblige, une source bien informée me confie que le sieur Lalanne est déjà menotté au premier rang et que rien ne pourrait l'en déloger, pas même un bus de majorettes suédoises délurées avides de s'essayer au french kiss et à la brouette tonkinoise. Pour ma part, voyant le bar encore abordable, je ne résiste pas à l'appel de la bière.
Si l'on doit mesurer la popularité d'un groupe à l'attroupement de fans au comptoir, alors The Pogues est au sommet de la gloire. De mémoire, je n'ai jamais vu au fil d'une soirée se constituer une telle queue et la vision surréaliste de hordes anglo-saxonnes s'abreuvant de pintes de Ricard me rend particulièrement euphorique. La foule, très éclectique, commence à envahir la salle pour applaudir The Moorings mais deux de leurs titres suffisent à avoir raison de ma tolérance. Une rousse en robe verte jouant du violon, un chanteur tatoué aux allures de docker sorti tout droit d'un roman de Dickens, des ballades (irlandaises bien sûr) sans doute parfaite pour animer la Saint Patrick, bref, le public semble apprécier et applaudit chaleureusement, je préfère pour ma part repartir du côté du zinc, où il me faut vingt bonnes minutes pour enfin passer commande. Visiblement en sous-effectif ce soir-là l'Olympia.
Bon, j'imagine qu'à compter de ce paragraphe, les indécrottables du groupe vont me tomber dessus. Mais tout n'est ici que subjectivité et bien loin de moi l'idée de fustiger ceux qui auront pris leur pied au cours de ce concert somme toute exceptionnel, trois décennies d'existence ce n'est pas rien, surtout quand le charismatique leader est un fieffé poivrot, sorte de Bukowsky Irlandais. En toute sincérité, les cinq premiers titres me déçoivent. J'espérais une vraie énergie rock dépravé, bien que festive, je n'ai entendu que des chansons en tout point similaires, bien trop lisses à mon goût. Certes, le style des Pogues est, à sa façon, unique et immédiatement identifiable, mais aussi con que ce soit à écrire (et sans doute à lire), je trouve que ça manque un peu de couilles. En revanche, la bonne surprise vient de Shane, que l'on disait ivre dès 13h et qui assure très bien côté chant. Pour moi, le summum du lénifiant est quand même atteint avec le très mièvre "Tuesday Morning" (la première sortie de scène de Shane, il y en aura deux, de mémoire).
Comme je m'ennuie un peu, j'observe tranquillement la populace. Il y a quelque chose qui m'échappe dans cet hétéroclisme. Je reconnais bien les purs et durs, ceux qui sont de tous les concerts, écroulés dans un coin, bourrés d'alcool ou de drogues, ceux qui ont sorti leur tenue rock et qui se donnent une attitude de "rough boy", genre "je bois plus que Shane", des cadres en goguette, des vieux de la vielle, il y a un côté universel qui est plaisant même si les plus jeunes ont du mal à gérer leur consommation d'alcool. En tout cas, ça chante fort et, entendu depuis la fosse, le concert prend parfois des airs de chorale des alcooliques anonymes, ça en est presque émouvant.
Cela dit, le vrai spectacle commence réellement après "Tuesday Morning". Les morceaux ont la patate, comme le très beau "Kitty" et l'on commence enfin à distinguer de véritables variations dans le choix des morceaux interprétés. D'ailleurs, il faut croire que le groupe a décidé de conserver le meilleur pour la fin, avec les incontournables "Dirty Old Town", "Sally Mac Lennane" et "Fairy Tale Of New York", ces deux derniers étant joués en rappel.
Ce qu'il y a de certain, c'est qu'après une aussi longue carrière et un tel mode de vie, The Pogues en remontre encore aux jeunes groupes actuels qui n'ont bien souvent de rock que l'étiquette collée sur leur C.D. C'est vrai que c'est basique et répétitif (les 1h 45 m'ont paru bien longues) mais je ne peux objectivement pas cracher sur des mecs qui ont dédié leur vie à leur passion. Je n'écouterai pas pour autant leurs albums mais allez, c'était la "Fiesta" ce soir-là et j'ai même vu tourner quelques t-shirts, à défaut de serviettes.
Après une fouille rapide et un arrêt au merchandising, t-shirt collector des trente ans oblige, une source bien informée me confie que le sieur Lalanne est déjà menotté au premier rang et que rien ne pourrait l'en déloger, pas même un bus de majorettes suédoises délurées avides de s'essayer au french kiss et à la brouette tonkinoise. Pour ma part, voyant le bar encore abordable, je ne résiste pas à l'appel de la bière.
Si l'on doit mesurer la popularité d'un groupe à l'attroupement de fans au comptoir, alors The Pogues est au sommet de la gloire. De mémoire, je n'ai jamais vu au fil d'une soirée se constituer une telle queue et la vision surréaliste de hordes anglo-saxonnes s'abreuvant de pintes de Ricard me rend particulièrement euphorique. La foule, très éclectique, commence à envahir la salle pour applaudir The Moorings mais deux de leurs titres suffisent à avoir raison de ma tolérance. Une rousse en robe verte jouant du violon, un chanteur tatoué aux allures de docker sorti tout droit d'un roman de Dickens, des ballades (irlandaises bien sûr) sans doute parfaite pour animer la Saint Patrick, bref, le public semble apprécier et applaudit chaleureusement, je préfère pour ma part repartir du côté du zinc, où il me faut vingt bonnes minutes pour enfin passer commande. Visiblement en sous-effectif ce soir-là l'Olympia.
Bon, j'imagine qu'à compter de ce paragraphe, les indécrottables du groupe vont me tomber dessus. Mais tout n'est ici que subjectivité et bien loin de moi l'idée de fustiger ceux qui auront pris leur pied au cours de ce concert somme toute exceptionnel, trois décennies d'existence ce n'est pas rien, surtout quand le charismatique leader est un fieffé poivrot, sorte de Bukowsky Irlandais. En toute sincérité, les cinq premiers titres me déçoivent. J'espérais une vraie énergie rock dépravé, bien que festive, je n'ai entendu que des chansons en tout point similaires, bien trop lisses à mon goût. Certes, le style des Pogues est, à sa façon, unique et immédiatement identifiable, mais aussi con que ce soit à écrire (et sans doute à lire), je trouve que ça manque un peu de couilles. En revanche, la bonne surprise vient de Shane, que l'on disait ivre dès 13h et qui assure très bien côté chant. Pour moi, le summum du lénifiant est quand même atteint avec le très mièvre "Tuesday Morning" (la première sortie de scène de Shane, il y en aura deux, de mémoire).
Comme je m'ennuie un peu, j'observe tranquillement la populace. Il y a quelque chose qui m'échappe dans cet hétéroclisme. Je reconnais bien les purs et durs, ceux qui sont de tous les concerts, écroulés dans un coin, bourrés d'alcool ou de drogues, ceux qui ont sorti leur tenue rock et qui se donnent une attitude de "rough boy", genre "je bois plus que Shane", des cadres en goguette, des vieux de la vielle, il y a un côté universel qui est plaisant même si les plus jeunes ont du mal à gérer leur consommation d'alcool. En tout cas, ça chante fort et, entendu depuis la fosse, le concert prend parfois des airs de chorale des alcooliques anonymes, ça en est presque émouvant.
Cela dit, le vrai spectacle commence réellement après "Tuesday Morning". Les morceaux ont la patate, comme le très beau "Kitty" et l'on commence enfin à distinguer de véritables variations dans le choix des morceaux interprétés. D'ailleurs, il faut croire que le groupe a décidé de conserver le meilleur pour la fin, avec les incontournables "Dirty Old Town", "Sally Mac Lennane" et "Fairy Tale Of New York", ces deux derniers étant joués en rappel.
Ce qu'il y a de certain, c'est qu'après une aussi longue carrière et un tel mode de vie, The Pogues en remontre encore aux jeunes groupes actuels qui n'ont bien souvent de rock que l'étiquette collée sur leur C.D. C'est vrai que c'est basique et répétitif (les 1h 45 m'ont paru bien longues) mais je ne peux objectivement pas cracher sur des mecs qui ont dédié leur vie à leur passion. Je n'écouterai pas pour autant leurs albums mais allez, c'était la "Fiesta" ce soir-là et j'ai même vu tourner quelques t-shirts, à défaut de serviettes.
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
Setlist :
Streams of Whiskey
If I Should Fall From Grace With God
The Broad Majestic Shannon
Boat Train
A Pair of Brown Eyes
Tuesday Morning
Kitty
The Sunnyside of the Street
Repeal of the Licensing Laws
And the Band Played Waltzing Matilda (Eric Bogle cover)
The Body of an American
London Girl
Metropolis
Thousands Are Sailing
Dirty Old Town (Ewan MacColl cover)
Bottle of Smoke
The Sick Bed of Cúchulainn
>>>>
Sally MacLennane
A Rainy Night in Soho
Yeah Yeah Yeah Yeah
>>>>
Poor Paddy
Fairytale of New York
Fiesta
Streams of Whiskey
If I Should Fall From Grace With God
The Broad Majestic Shannon
Boat Train
A Pair of Brown Eyes
Tuesday Morning
Kitty
The Sunnyside of the Street
Repeal of the Licensing Laws
And the Band Played Waltzing Matilda (Eric Bogle cover)
The Body of an American
London Girl
Metropolis
Thousands Are Sailing
Dirty Old Town (Ewan MacColl cover)
Bottle of Smoke
The Sick Bed of Cúchulainn
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Sally MacLennane
A Rainy Night in Soho
Yeah Yeah Yeah Yeah
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Poor Paddy
Fairytale of New York
Fiesta
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