Joy

Vendôme [Chapelle Saint Jacques] - samedi 05 février 2011

Certains (ni Omar, ni Fred toutefois) le savent, je fus un ardent fan de Venus, enfin du moins de deux de leurs disques et j'avais pris l'une des grosses claques de ma vie en les voyant à Poitiers à l'époque de Welcome To The Modern Dancehall. J'étais donc dans mes petits souliers en allant découvrir le nouveau groupe du belge Huygens un étrange trio batterie violoncelle guitare électrique qui semblait promettre une sorte de version allégée, épurée du groupe de pop flamboyant précité.

Avant il y a la première partie Thee Stranded Horse et sa kora magique. Pour en dire un mot son concert est très maitrisé seulement la kora au bout d'un moment (assez rapide en fait) c'est quand même chiant... toujours la même tonalité, le même genre de chansons, finalement les bons moments sont ceux où il délaisse la kora pour une bonne (très bonne même) guitare et le final ou la violoniste de Mansfield Yya vient faire une apparition remarquable.

Forcément la peur de la déception guette, plane pendant le changement de plateau. Néanmoins peu après leur arrivée sur scène les membres de Joy vont la dissiper et aller bien au-delà. Il ne s'agit en effet pas d'un ersatz de Venus mais d'un groupe bien à part. Leur musique se rapproche de Low dont ils reprennent "A Long Way Around The Sea" avec une maestria déconcertante ou d'A Silver Mount Zion, même si niveau chant, on est largement au-dessus.
La voix de Huygens, si typée et habitée domine un chant perpétuellement choral ou se mêlent admirablement bien celles de ses deux comparses, la batteuse debout (influence Low?) systématiquement à la quinte et la violoncelliste alternant, poussant par moment des petits cris extrêmement étranges. Du reste cette jeune femme ne réserve pas les bizarreries au chant car son jeu est très intriguant par moment je me demanderai si il n'y a pas de problèmes de son mais non c'est son jeu qui est vraiment particulier et qui me fait revoir certains préjugés, comme celui selon lequel mettre des effets (particulièrement une énorme disto) sur un violoncelle est une hérésie qu'on doit laisser aux malades du speed metal finlandais.
La chapelle vibre devant leurs morceaux longs lents majestueux, hypers répétitifs sans être pour autant ennuyeux une seconde.

Après le concert je sympathise autour d'une clope avec un gars qui ressemble vaguement à Jean Dujardin (en beaucoup plus jeune), au bout d'un moment il me demande ce que j'ai pensé du son. Je lui dis que j'en ai été ravi, que j'ai juste eu peur d'un énorme larsen lié au combo violoncelle + acoustique d'église + disto mais que tout était nickel. Il en est ravi vu que bien sûr c'est leur ingé son. Je lui dis tout le bien que j'ai pensé du concert, il me raconte quelques anecdotes, c'est cool, il est ravi de bosser pour d'aussi bons musiciens qu'il n'a qu'à amplifier ce qu'ils produisent sur scène.
J'apprends aussi que la batteuse est surnommée Quinte Woman, j'aurai aussi quelques mots avec le groupe et Huygens se montre aussi timide en dehors qu'il est impressionnant sur scène. Je me demande quand même un peu comment je peux être encore séduit par une musique pareille, austère, lente, pas loin du post rock dont j'ai pourtant l'impression d'avoir trop fait le tour mais il faut croire que ce qui est chiant quand c'est fait par d'autres peut devenir palpitant avec des musiciens exceptionnel. Et ce soir-là, sans aucun doute, c'était le cas.


Excellent !   18/20
par To7


Proposez votre chronique !





Recherche avancée
En ligne
213 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
Levé du mauvais pied, je suis plutôt "réac'n roll" : Ras-le-bol...