Moriarty

C'est dans une salle comble que la joyeuse bande de Moriarty entre sur scène. Directement se déploie une atmosphère qui leur est propre, nous emmène dans un autre temps, vers les années 30 ou quelque chose qui s'en approche.
Le décor est très recherché, on sent bien la patte de Deschamps & Makeïeff dans le choix des éléments sur scène, voire même de leurs instruments. L'harmoniciste jouait sur un ampli semblant venir d'avant-guerre, leurs micros devaient également être sortis de vieux greniers. Il y a une belle désuétude qui émane de leurs chansons, ce mélange si particulier entre le blues la folk et puis un on-ne-sait-quoi qui fait leur originalité.
Rosemary entame le set avec "Private Lily", entonnée par le public qui semblait la connaître sur le bout des doigts. Merci Radio Nova...
Une chose remarquable est l'osmose présente dans le groupe, niant complètement le concept de leader... Tous prennent la parole, et jouent avec le public - du moins Charles, Arthur, Zim et Rosemary.
Jolie surprise dans le set, une reprise d'"Enjoy the Silence" de Depeche Mode, où le public, après un temps de réaction, reprend avec le sourire ce morceau new wave maquillé en blues abîmé.
Les morceaux ne divergent pas énormément de Gee Whiz,..., à part peut-être les intonations de Rosemary. Mais dans l'ensemble, ils prennent une dimension bien plus importantes, comme si ce décor et leur présence donnaient vie à de petites saynètes.
Au final, les Moriarty quittent la scène avec deux reprises dont une reprise efficace de Bang! Bang! de Nancy Sinatra en compagnie de La Maison Tellier qui assurait (et fort bien) leur première partie ce soir.
Un très bon moment, discrètement théâtral et particulièrement envoûtant...