Jaga Jazzist
Le Creusot [Les Giboulées, Halle Des Sports] - samedi 16 avril 2005 |
La claque !
Il n'est probablement pas très académique de commencer une chronique de la sorte, mais si j'en suis ma mémoire, c'est les premiers mots qui me viennent en tête pour décrire ce monumental concert que j'ai eu la chance de suivre dans la petite ville du Creusot, changée pour 3 jours en repère à punks et autres jeunes rockers de tout type. De quoi affoler les autochtones.
Alors, le cadre : le festival se déroule autour d'une Halle des Sports réaménagée pour l'occasion et il faut avouer que les organisateurs ont fait du beau boulot pour nous créer une bulle chaleureuse au milieu de la froide et grisonnante Place Schneider. Et, malgré l'extrême mauvaise humeur des vigiles, l'esprit de "petit festival" règne et une certaine convivialité semble se répandre dès le porche franchit.
Je passe devant la petite scène, aménagée sous le chapiteau où le son est plus que médiocre pour me rendre dans la Halle où se déroule le gros du festival et d'où émane quelques notes que je peux très vite attribuer aux Jagga. D'où ma première et horrifique sensation : je suis en retard. Deuxième sensation : il n'y a absolument personne. Je sais que les têtes d'affiche de la soirée occupent un autre registre : No One Is Innocent et Lofofora, ce qui explique peut être l'insensibilité du public à l'électro-jazz des norvégiens mais... enfin faut pas pousser : Quatre personnes à peine se trouvent sur le devant de la scène, des jeunots fument je ne sais quoi au milieu de la fosse, c'est le calme plat dans les spectateurs, léthargiques. Pas de doute, on est bien au Creusot.
Je me tourne vers la scène, et, encore une surprise pour moi qui n'avait jusque là écouté que The Styx et qui pensait entendre une musique majoritairement électronique, je me trouve face à un orchestre, de dix personnes, où les dix membres aux multiples casquettes s'échangent les instruments entre les morceaux, passant des cordes aux cuivres et, surtout, où Martin Homtveth, le batteur qui donne le ton à tout cela est un véritable génie.
Malgré le fait que seule une petite poignée de personnes assistent au show, le groupe se donne à fond, dévoilant une énergie sans pareille. Les baguettes volent, les lumières explosent avec les montées et les changements de rythme. Le morceau "Day" arrive, une pure merveille, entrainée par la batterie, la mélodie suit à la guitare sèche, et le tout se retrouve encadré par les cuivres. Nous sommes huit. Je ne m'en rend même pas compte, j'ai l'impression d'être dans une salle comble de l'Olympia, les yeux rivés sur les musiciens qui se donnent corps et âme à leur musique, et cette dernière qui enveloppe tout mon corps, tout mon être, ces frissons si forts qu'on se sent bousculé par une foule de 10 000 ados affolés à un concert de Green Day. Homtveth continue de donner un rythme de dingue tandis je ne cherche même plus à distinguer ou reconnaître les morceaux, je laisse simplement chaque particule de mon corps se mélanger aux notes de musique et flotter dans la salle mais le concert prend fin dans un ultime chœur instrumental, un hurlement de conclusif qui laisse exploser mon corps flottant et le disperse dans la fosse. Incroyable et terrifiante sensation, d'exploser et de tomber sur le sol en millions de gouttelettes. Il n'y aura pas de rappel. Je suis fébrile et moite, on me réveille, alors que je hurle tout le bonheur que j'ai ressenti. Un ami au sourire béat me demande si ça va. Je réponds tranquillement que oui, je viens juste de vivre un rêve éveillé.
Il n'est probablement pas très académique de commencer une chronique de la sorte, mais si j'en suis ma mémoire, c'est les premiers mots qui me viennent en tête pour décrire ce monumental concert que j'ai eu la chance de suivre dans la petite ville du Creusot, changée pour 3 jours en repère à punks et autres jeunes rockers de tout type. De quoi affoler les autochtones.
Alors, le cadre : le festival se déroule autour d'une Halle des Sports réaménagée pour l'occasion et il faut avouer que les organisateurs ont fait du beau boulot pour nous créer une bulle chaleureuse au milieu de la froide et grisonnante Place Schneider. Et, malgré l'extrême mauvaise humeur des vigiles, l'esprit de "petit festival" règne et une certaine convivialité semble se répandre dès le porche franchit.
Je passe devant la petite scène, aménagée sous le chapiteau où le son est plus que médiocre pour me rendre dans la Halle où se déroule le gros du festival et d'où émane quelques notes que je peux très vite attribuer aux Jagga. D'où ma première et horrifique sensation : je suis en retard. Deuxième sensation : il n'y a absolument personne. Je sais que les têtes d'affiche de la soirée occupent un autre registre : No One Is Innocent et Lofofora, ce qui explique peut être l'insensibilité du public à l'électro-jazz des norvégiens mais... enfin faut pas pousser : Quatre personnes à peine se trouvent sur le devant de la scène, des jeunots fument je ne sais quoi au milieu de la fosse, c'est le calme plat dans les spectateurs, léthargiques. Pas de doute, on est bien au Creusot.
Je me tourne vers la scène, et, encore une surprise pour moi qui n'avait jusque là écouté que The Styx et qui pensait entendre une musique majoritairement électronique, je me trouve face à un orchestre, de dix personnes, où les dix membres aux multiples casquettes s'échangent les instruments entre les morceaux, passant des cordes aux cuivres et, surtout, où Martin Homtveth, le batteur qui donne le ton à tout cela est un véritable génie.
Malgré le fait que seule une petite poignée de personnes assistent au show, le groupe se donne à fond, dévoilant une énergie sans pareille. Les baguettes volent, les lumières explosent avec les montées et les changements de rythme. Le morceau "Day" arrive, une pure merveille, entrainée par la batterie, la mélodie suit à la guitare sèche, et le tout se retrouve encadré par les cuivres. Nous sommes huit. Je ne m'en rend même pas compte, j'ai l'impression d'être dans une salle comble de l'Olympia, les yeux rivés sur les musiciens qui se donnent corps et âme à leur musique, et cette dernière qui enveloppe tout mon corps, tout mon être, ces frissons si forts qu'on se sent bousculé par une foule de 10 000 ados affolés à un concert de Green Day. Homtveth continue de donner un rythme de dingue tandis je ne cherche même plus à distinguer ou reconnaître les morceaux, je laisse simplement chaque particule de mon corps se mélanger aux notes de musique et flotter dans la salle mais le concert prend fin dans un ultime chœur instrumental, un hurlement de conclusif qui laisse exploser mon corps flottant et le disperse dans la fosse. Incroyable et terrifiante sensation, d'exploser et de tomber sur le sol en millions de gouttelettes. Il n'y aura pas de rappel. Je suis fébrile et moite, on me réveille, alors que je hurle tout le bonheur que j'ai ressenti. Un ami au sourire béat me demande si ça va. Je réponds tranquillement que oui, je viens juste de vivre un rêve éveillé.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Sean_bateman |
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