Martin Gore
MG |
Label :
Mute |
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A l'heure où les grands pontes de leur génération n'ont plus grand chose à offrir, pensant parfois qu'ils n'ont plus grand chose à prouver, les musiciens de Depeche Mode, bien qu'affichant 35 ans de service, eux continuent d'expérimenter, de se remettre en question et d'être animés par leur passion. Revenus d'à peu près tous les excès et expériences, ils pourraient jouer les rentiers et vivre de tournées et d'évènements nostalgiques (au hasard, leurs amis/ ennemis de The Cure). Mais non, les Depeche Mode sont plus forts que ça.
En témoigne ce nouvel album de Martin Gore, son troisième album solo, mais en réalité le premier à proposer des compositions originales (les deux précédents étant des reprises élégantes de ses artistes préférés). On pourrait aussi vite croire que MG est une sorte de suite de VCMG, issue de la collaboration entre Martin Gore et Vince Clarke, un étalement de plages musicales électroniques sympathique mais pas transcendantal. MG est plus que cela, c'est avant toute chose l'affirmation, si besoin est vraiment de le spécifier, d'un musicien toujours curieux d'aller de l'avant et qui trouve ici une autre manière de s'exprimer, là où on ne l'attend pas forcément.
Martin Gore et l'expression, tant musicale que littéraire, c'est tout un paradoxe. 35 ans maintenant qu'il délivre des bijoux pop sans (trop) s'exposer, préférant être l'homme de l'ombre, par timidité, par vanité aussi peut-être... Les albums solos qu'il délivre tous les 12-13 ans montrent des aspects complexes de sa personnalité en proposant des reprises mais jamais des chansons à lui, qu'il pourrait chanter à nu. Ainsi, Martin Gore se cache toujours un petit peu, capable pourtant qu'il est de fulgurances musicales et demeurant un auteur singulier.
Ici, nous ne retrouverons aucun mot, aucune parole. MG est instrumental, mais rend compte des autres possibilités d'expression de notre compositeur à boucles blondes. Diversifié, récréatif, cinématographique, électronique, mélodique et surtout inspiré, cet effort de Martin Gore (que l'on imagine travailler autour de plein de claviers, de tables de mixages, à brancher des fils qui vont partout et que ça a l'air vachement compliqué) fourmille d'idées, multiplie les ambiances et pourrait, sur le papier, friser l'overdose gloubiboulguesque électronique. Hors, la production épurée et le traitement des "chansons" en font un disque léger, qui s'écoute sans difficultés et qui reste malgré tout cohérent et solide. Waouh.
Résolument moderne, Martin Gore nous assène une leçon à l'heure où beaucoup d'artistes se mettent à s'inspirer des thèmes musicaux des films des années 80: jamais empreinte d'une quelconque nostalgie, bien qu'assimilant énormément d'ambiances cinématographiques, la musique de MG fait honneur à son compositeur: on y retrouvera parfois des thèmes proches des instrumentaux de Depeche Mode ("Pinking", "Elk" avec leurs harmonies mélancoliques) et des titres rampants du côté de Nine Inch Nails ("Creeper"), et on voyage du reste dans de multiples ambiances, que ce soit à l'intérieur d'un seul morceau ou dans la suite de la collection proposée. On peut passer du jeu vidéo ("Stealth") à de la techno de science fiction ("Brink", "Crowly") par exemple. Si les compositeurs de séries à la mode recherchent des thèmes chocs et d'ambiance particulièrement soignés, ils peuvent aller s'abreuver à la fontaine de ce MG, véritable cure, du coup, de jouvence pour notre blondinet.
16 titres au total pourraient décourager... Mais les titres s'enchaînent avec une facilité déconcertante, avec diversité et unité. Pour les amateurs, les curieux ou les néophytes, c'est la garantie d'un voyage unique aux multiples facettes. Posez vous tranquillement et écoutez...
Voilà une expérience qui rassure quant à l'avenir de Depeche Mode et qui revigore dans sa confiance en la musique : en tout cas, ces gars-là en ont toujours dans le ventre... En attendant désespérément un nouveau Recoil, une nouvelle aventure de Dave Gahan ou un album de clap et d'air-synthé d'Andrew Fletcher, ce MG comblera bien des attentes...
En témoigne ce nouvel album de Martin Gore, son troisième album solo, mais en réalité le premier à proposer des compositions originales (les deux précédents étant des reprises élégantes de ses artistes préférés). On pourrait aussi vite croire que MG est une sorte de suite de VCMG, issue de la collaboration entre Martin Gore et Vince Clarke, un étalement de plages musicales électroniques sympathique mais pas transcendantal. MG est plus que cela, c'est avant toute chose l'affirmation, si besoin est vraiment de le spécifier, d'un musicien toujours curieux d'aller de l'avant et qui trouve ici une autre manière de s'exprimer, là où on ne l'attend pas forcément.
Martin Gore et l'expression, tant musicale que littéraire, c'est tout un paradoxe. 35 ans maintenant qu'il délivre des bijoux pop sans (trop) s'exposer, préférant être l'homme de l'ombre, par timidité, par vanité aussi peut-être... Les albums solos qu'il délivre tous les 12-13 ans montrent des aspects complexes de sa personnalité en proposant des reprises mais jamais des chansons à lui, qu'il pourrait chanter à nu. Ainsi, Martin Gore se cache toujours un petit peu, capable pourtant qu'il est de fulgurances musicales et demeurant un auteur singulier.
Ici, nous ne retrouverons aucun mot, aucune parole. MG est instrumental, mais rend compte des autres possibilités d'expression de notre compositeur à boucles blondes. Diversifié, récréatif, cinématographique, électronique, mélodique et surtout inspiré, cet effort de Martin Gore (que l'on imagine travailler autour de plein de claviers, de tables de mixages, à brancher des fils qui vont partout et que ça a l'air vachement compliqué) fourmille d'idées, multiplie les ambiances et pourrait, sur le papier, friser l'overdose gloubiboulguesque électronique. Hors, la production épurée et le traitement des "chansons" en font un disque léger, qui s'écoute sans difficultés et qui reste malgré tout cohérent et solide. Waouh.
Résolument moderne, Martin Gore nous assène une leçon à l'heure où beaucoup d'artistes se mettent à s'inspirer des thèmes musicaux des films des années 80: jamais empreinte d'une quelconque nostalgie, bien qu'assimilant énormément d'ambiances cinématographiques, la musique de MG fait honneur à son compositeur: on y retrouvera parfois des thèmes proches des instrumentaux de Depeche Mode ("Pinking", "Elk" avec leurs harmonies mélancoliques) et des titres rampants du côté de Nine Inch Nails ("Creeper"), et on voyage du reste dans de multiples ambiances, que ce soit à l'intérieur d'un seul morceau ou dans la suite de la collection proposée. On peut passer du jeu vidéo ("Stealth") à de la techno de science fiction ("Brink", "Crowly") par exemple. Si les compositeurs de séries à la mode recherchent des thèmes chocs et d'ambiance particulièrement soignés, ils peuvent aller s'abreuver à la fontaine de ce MG, véritable cure, du coup, de jouvence pour notre blondinet.
16 titres au total pourraient décourager... Mais les titres s'enchaînent avec une facilité déconcertante, avec diversité et unité. Pour les amateurs, les curieux ou les néophytes, c'est la garantie d'un voyage unique aux multiples facettes. Posez vous tranquillement et écoutez...
Voilà une expérience qui rassure quant à l'avenir de Depeche Mode et qui revigore dans sa confiance en la musique : en tout cas, ces gars-là en ont toujours dans le ventre... En attendant désespérément un nouveau Recoil, une nouvelle aventure de Dave Gahan ou un album de clap et d'air-synthé d'Andrew Fletcher, ce MG comblera bien des attentes...
Parfait 17/20 | par Machete83 |
En écoute : https://martingore.bandcamp.com/album/mg
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