Contre Jour
Passion And Fall |
Label :
Infrastition |
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Parfois c'est revigorant de tomber sur un groupe qui parvient à la fois à synthétiser vos groupes préférés (pêle-mêle: Siouxsie And The Banshees, Depeche Mode, Nine Inch Nails, The Cure, New Order...), à intégrer vos plaisirs coupables (la trop citée rousse...) et à proposer malgré tout quelque chose de frais. De trop nombreux groupes aujourd'hui se réclament de ces influences, mais ne font en fait que plaquer, plagier une mélodie,une ligne de basse ou une rythmique, au milieu de sons qui se révèlent vite indigestes. Heureusement pour nous, Contre Jour n'a pas ce défaut.
En effet, bien que les influences soient repérables, Contre Jour a le mérite de soigner ses chansons (ainsi que leurs vidéos), de prendre le temps de les produire, de vraiment réfléchir à leur agencement et à aller au-delà de leurs influences. Et si l'on pourrait vite les classer dans le registre "gothique", ils se détachent véritablement des voix profondes, des grosses lignes de basse accompagnés de boîtes à rythmes à la "She's Lost Control", et des poses abstraites qui contribuent à amener au genre bien des clichés.
Et ce Passion And Fall en est une excellente illustration: chaque chanson est très travaillée, évoque multiples sentiments et trouve sa singularité dans un ensemble très cohérent.
2 ans auront été nécessaires pour construire petit à petit cet album, élaboré patiemment sans la présence de Gréguy (Claviers, machines) occupé à d'autres projets. Ainsi, c'est Manu, le guitariste, qui peut désormais laisser plus de place à ses idées, et compléter l'univers du duo original (Roxy au chant et Christof à la basse).
Autre point positif sur Passion And Fall: une meilleur répartition des textes en anglais. Seuls "Les Appelés" et "Rosalia" sont en français, et leur traitement plus "indus" permet de gommer les dérives et clichés que le texte dans la langue de Bertrand Renard peut entraîner.
Bien évidemment, les textes parlent d'innocence perdue, d'isolation, de vieillissement, de spleen Baudelairien, d'oppression quotidienne et urbaine, bref du programme de base de tout désenchanté qui se respecte. Mais si, ça fait du bien, promis...
Ça fait du bien car les chansons sont bien accrocheuses malgré leurs thèmes (au moins la moitié de l'album contient des hits, des tubes, des singles potentiels dont le monde dans sa globalité n'aura jamais connaissance). Prenons par exemple l'enchaînement "One Step Forward" / "85" / "Enfance": on part d'un hymne indus ("Wake Up Tonight, Stand Upright, Turn On The Light, For Which You Fight"), à une fuite New Orderienne contre l'oppression du système (c'est-à-dire avec force et romantisme) et enfin, on retombe vers les regrets mélancoliques de l'"Enfance", de cette innocence éloignée comme un lointain souvenir, dans un grand moment de New Wave contemplative.
Notons une plus grande présence d'une électro/ indus mieux produite que sur Abîme et One Night At The Station: le son en devient plus grinçant, augmenté des effets distordus des guitares ("The Fall", "Bittersweet"). Et pour le reste, la mélodie et l'efficacité (sans grossièreté) sont toujours au rendez-vous de leurs promesses: "Rosalia" avec ses rythmiques bien senties, tapissées d'oriental, son synthé funèbre est un autre titre au goût de reviens-y, "Old Age" nous ramène vers un post-punk électro avec ses guitares déchirantes et une voix tantôt autoritaire, tourmentée et mélancolique. "Les Appelés" est une balade conquérante et robotique qui saura piéger les amateurs du genre, ben comme tout le reste de l'album en fait.
Oui, car Contre Jour a ce pouvoir: au début vous vous dîtes "Non, je ne tomberai pas dans mes écarts New Wave, on est en 2015, ces trucs-là, ces pièges-là, je les connais, j'en suis revenu". Et bien, non. Si vous possédez ces sensibilités, vous vous y plongerez totalement et vous chercherez à dire partout autour de vous que Contre Jour est le meilleur groupe français du moment. Au-delà du coup de coeur et en pensant de manière plus objective, on peut au moins le recommander aux amoureux du genre. Dans ce cas, foncez...
En effet, bien que les influences soient repérables, Contre Jour a le mérite de soigner ses chansons (ainsi que leurs vidéos), de prendre le temps de les produire, de vraiment réfléchir à leur agencement et à aller au-delà de leurs influences. Et si l'on pourrait vite les classer dans le registre "gothique", ils se détachent véritablement des voix profondes, des grosses lignes de basse accompagnés de boîtes à rythmes à la "She's Lost Control", et des poses abstraites qui contribuent à amener au genre bien des clichés.
Et ce Passion And Fall en est une excellente illustration: chaque chanson est très travaillée, évoque multiples sentiments et trouve sa singularité dans un ensemble très cohérent.
2 ans auront été nécessaires pour construire petit à petit cet album, élaboré patiemment sans la présence de Gréguy (Claviers, machines) occupé à d'autres projets. Ainsi, c'est Manu, le guitariste, qui peut désormais laisser plus de place à ses idées, et compléter l'univers du duo original (Roxy au chant et Christof à la basse).
Autre point positif sur Passion And Fall: une meilleur répartition des textes en anglais. Seuls "Les Appelés" et "Rosalia" sont en français, et leur traitement plus "indus" permet de gommer les dérives et clichés que le texte dans la langue de Bertrand Renard peut entraîner.
Bien évidemment, les textes parlent d'innocence perdue, d'isolation, de vieillissement, de spleen Baudelairien, d'oppression quotidienne et urbaine, bref du programme de base de tout désenchanté qui se respecte. Mais si, ça fait du bien, promis...
Ça fait du bien car les chansons sont bien accrocheuses malgré leurs thèmes (au moins la moitié de l'album contient des hits, des tubes, des singles potentiels dont le monde dans sa globalité n'aura jamais connaissance). Prenons par exemple l'enchaînement "One Step Forward" / "85" / "Enfance": on part d'un hymne indus ("Wake Up Tonight, Stand Upright, Turn On The Light, For Which You Fight"), à une fuite New Orderienne contre l'oppression du système (c'est-à-dire avec force et romantisme) et enfin, on retombe vers les regrets mélancoliques de l'"Enfance", de cette innocence éloignée comme un lointain souvenir, dans un grand moment de New Wave contemplative.
Notons une plus grande présence d'une électro/ indus mieux produite que sur Abîme et One Night At The Station: le son en devient plus grinçant, augmenté des effets distordus des guitares ("The Fall", "Bittersweet"). Et pour le reste, la mélodie et l'efficacité (sans grossièreté) sont toujours au rendez-vous de leurs promesses: "Rosalia" avec ses rythmiques bien senties, tapissées d'oriental, son synthé funèbre est un autre titre au goût de reviens-y, "Old Age" nous ramène vers un post-punk électro avec ses guitares déchirantes et une voix tantôt autoritaire, tourmentée et mélancolique. "Les Appelés" est une balade conquérante et robotique qui saura piéger les amateurs du genre, ben comme tout le reste de l'album en fait.
Oui, car Contre Jour a ce pouvoir: au début vous vous dîtes "Non, je ne tomberai pas dans mes écarts New Wave, on est en 2015, ces trucs-là, ces pièges-là, je les connais, j'en suis revenu". Et bien, non. Si vous possédez ces sensibilités, vous vous y plongerez totalement et vous chercherez à dire partout autour de vous que Contre Jour est le meilleur groupe français du moment. Au-delà du coup de coeur et en pensant de manière plus objective, on peut au moins le recommander aux amoureux du genre. Dans ce cas, foncez...
Parfait 17/20 | par Machete83 |
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