Semisonic

Il est de ces groupes à la carrière impeccable, sans bavure aucune, un ou deux EPs, quelques LPs histoire de, et puis s'en va, aussi inconnus à leur départ qu'à leur arrivée. Semisonic est de ceux-là.

Fondé sur les cendres du encore plus obscur Trip Shakespeare, un peu mou du genou soit dit en passant, la bande se résume à un power trio des plus classiques, guitariste chanteur, bassiste relégué aux choeurs (mais pas que) et batteur. Et ma foi, c'est parti ! Alors oui, vous allez me dire, "FNT", si ça c'est pas du morceau tape-a-l'oeil pour débuter un album, et puis enchaîner sur le single "If I Run", déconcertant de facilité, et puis rajouter par-dessus un bon gros "Delicious" sans complexe, même pas peur, et puis... et puis vous m'aurez compris à la fin, ce groupe est une machine à tubes. Les trouvailles s'enchaînent, la recette ne change pas beaucoup de l'un à l'autre mais prend à chaque fois, et c'est un déluge de power-ballades pop auquel nous assistons, bien huilées, justement équilibrées par des solos éminemment crades, évoquant les crépitements de Billy Gibbons (tel que "Down In Flames" tout de 'pinch harmonics' vêtu). Un temps plus solennel sur "Temptation" et "The Prize" (peut-être un peu en deçà du reste), la formation jette alors son dévolu sur l'acoustique, face-B oblige, de prime rayonnante ("Accross The Great Divide", superbe d'harmonies, sûrement un de leurs meilleurs morceaux), puis plus intimiste ("No One Else", "I Feel For You"), mais toujours doté d'une énergie certaine ("Falling", et surtout "In Another Life", joli tour de force du bassiste, qui apparaît comme loin d'être en reste dans la composition).

Un premier effort digne des plus grands donc, mais qu'importe, au pays des incompris, tout le monde est roi !