H-Burns
Off The Map |
Label :
Vietnam |
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De manière très drôle, l'album commence par ces mots : 'Two thousand miles with no alibi, enjoy the ride and keep it uptight'. Se faire produire par Steve Albini donc. Retrouver les traces des anciens, ceux qui sont passés par là, ceux qui ont pu sortir des disques négligeables ou, au contraire, inoubliables. Il faut bien l'admettre : d'entrée de jeu, notre regard sur l'oeuvre est biaisé. Dès que le disque commence, notre écoute est dirigée malgré nous vers des albums que l'on connaît par coeur, que l'on chérit, qui sont inscrits en nous comme peut l'être un trait de caractère. On pense à Rid Of Me, on pense à Surfer Rosa, à The Fragile, à In Utero, on pense à des dizaines d'autres ; la liste peut effrayer. Pourquoi, finalement, se faire produire par Steve Albini ? Attirer le regard des auditeurs vers ce nom mythique ou établir une véritable démarche artistique, inhérente à un album voulu, désiré?
Une chose est au moins sûre, Renaud Brustlein savait où il allait et il n'était pas intimidé pour un sou. Off The Map sent bon l'americana, Neil Young, les morceaux de bravoure des 70's autant que les pépites pop des 90's, et bien sûr, la géographie : les cartes, la description, l'analyse des espaces et un tournoiement final sur soi-même pour tout admirer, pour tout comprendre. H-Burns s'est métamorphosé. Cette entité, autrefois tiraillée par des influences parfois trop importantes, comme celle de Will Oldham, est nouvelle. Elle semble libre pour exploser en plein vol, ou pour sauter d'un avion, comme l'illustre parfaitement la magnifique couverture de l'album. Brustlein s'autorise des cuivres, des variations de tempo, une voix que l'on ne lui connaissait pas et un son : un son complètement jouissif, produit au millimètre par Albini ; un son qui brûle sur "Six Years" ou sur le final de "Sail on Wild", qui pourrait ne jamais se terminer ; un autre qui se fait caressant comme sur "Not Only Fading You", et qui entraîne l'auditeur à, finalement, se perdre avec joie dans ces cartes, dans ces mots, dans ces obsessions américaines, dans cet album un peu schizophrène et maîtrisé de bout en bout ou l'on est baladé entre un feu hurlant et une délicatesse certaine. Un album schizophrène comme un poing serré d'un côté et une main ouverte sur le monde de l'autre.
Une chose est au moins sûre, Renaud Brustlein savait où il allait et il n'était pas intimidé pour un sou. Off The Map sent bon l'americana, Neil Young, les morceaux de bravoure des 70's autant que les pépites pop des 90's, et bien sûr, la géographie : les cartes, la description, l'analyse des espaces et un tournoiement final sur soi-même pour tout admirer, pour tout comprendre. H-Burns s'est métamorphosé. Cette entité, autrefois tiraillée par des influences parfois trop importantes, comme celle de Will Oldham, est nouvelle. Elle semble libre pour exploser en plein vol, ou pour sauter d'un avion, comme l'illustre parfaitement la magnifique couverture de l'album. Brustlein s'autorise des cuivres, des variations de tempo, une voix que l'on ne lui connaissait pas et un son : un son complètement jouissif, produit au millimètre par Albini ; un son qui brûle sur "Six Years" ou sur le final de "Sail on Wild", qui pourrait ne jamais se terminer ; un autre qui se fait caressant comme sur "Not Only Fading You", et qui entraîne l'auditeur à, finalement, se perdre avec joie dans ces cartes, dans ces mots, dans ces obsessions américaines, dans cet album un peu schizophrène et maîtrisé de bout en bout ou l'on est baladé entre un feu hurlant et une délicatesse certaine. Un album schizophrène comme un poing serré d'un côté et une main ouverte sur le monde de l'autre.
Excellent ! 18/20 | par Reznor |
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