Araabmuzik
Electronic Dream |
Label :
Duke Productions |
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Dans l'industrie musicale, il y a des trucs que l'on préfère oublier au fil du temps : des bands de rocks à numéros et prévisibles façon Nickelback, l'attention médiatique sur Philippe Katerine, la house de David Guetta qui a monopolisé les stations FM à travers le monde, 50 Cent et G-Unit, Lil' Jon, My Chemical Romance et ce que les petites filles en pleines crises existentielles nomme le emo, la tektonik...ce qu'il peut y en avoir des déchets vide de sens et de contenu! Et il y aura toujours des producteurs qui daigneront vouloir recycler des débris de la sorte à coup de mixage sans savoir qu'il n'y a rien de récupérable dans ces choses qui ont rendu l'âme aussi vite qu'ils sont apparus dans le paysage musical. Araabmuzik, quant à lui, a décidé de renverser la règle.
Décidément, Abraham Orellana de son vrai nom n'a rien oublié de la scène Trance des la fin des années 90 et début 00. Ce genre de truc naze que l'on peut retrouver dans les mix de DJ Tiesto et, pire encore, des compilations dance que même un disquaire d'usagés refuserait de vous vendre en sachant très bien que ça ne vaut pas un clou et sous peine d'être poursuivi pour vol. Après tout, qui voudrait faire l'achat d'une merde pareille? Mais savez-vous quoi? Le producteur et beatmaker de hip-hop a réussi à créé un univers à la fois sombre et inquiétant en échantillonnant ces trucs, puis en les passant à la moulinette entre un jeu de MPC irréprochable et bien dosé en plus de quelques synthés à mi-chemin entre les travaux de Salem et Clams Casino. Il est difficile d'y attribuer un genre spécifique tant les influences s'entrecroisent, si près et si loin à la fois du dubstep, hip-hop, trance, big beat, techno hardcore et j'en passe. Même le drum n' bass boosté aux acides y fait son compte sur "Underground Stream". L'album nous transporte dans des clubs enfumés au milieu de la nuit sur "Golden Touch", ou encore sur la route en direction vers les cités les plus dangereuses avec "Feelin So Hood" tout en laissant ce sentiment de mélancolie. En fait, il a un je-ne-sais-quoi qui rappelle le Untrue de Burial : trop atmosphérique pour être joué dans les boîtes et trop posé pour être considéré comme de l'expérimental. Au risque de me répéter, si près et si loin à la fois!
Electronic Dream n'est toutefois pas parfait. Ceux qui ont connu Araabmuzik à travers YouTube où il crée en live et en improvisation des beats assassins sur son MPC seront quelques peu déçus, non pas que les rythmiques manquent de vigueur, mais parce que l'effet de spontanéité et de progression n'est plus aussi présente. On aurait aimé quelques pièces d'improvisations et progressives en sachant très bien que ce producteur est au pad électronique ce que Danny Carey est au drum (j'ai vraiment fait une référence à Tool dans une chronique de Araabmuzik?...j'ai carrément besoin de sommeil ! ). L'album sert plutôt de tremplin au producteur dans le monde de la musique underground et prouve qu'il sait bien plus faire que du hip-hop pour les rappeurs New-Yorkais. Au final, on retient une règle fondamentale ; dans l'industrie musicale, il n'y a pas de règle. Dans l'industrie musicale, les artistes ont le pouvoir de puiser dans tous les genres connus et quoi de mieux que Internet pour s'inspirer. Aujourd'hui, les influences sont plus marquées sur ce que l'on découvre sur la toile et moins sur ce qui se passe dans la scène locale près de chez soi. Electronic Dream est, malgré tout, une représentation de cette décennie 2010 en termes de savoir-faire artistique dans cette immense industrie.
Décidément, Abraham Orellana de son vrai nom n'a rien oublié de la scène Trance des la fin des années 90 et début 00. Ce genre de truc naze que l'on peut retrouver dans les mix de DJ Tiesto et, pire encore, des compilations dance que même un disquaire d'usagés refuserait de vous vendre en sachant très bien que ça ne vaut pas un clou et sous peine d'être poursuivi pour vol. Après tout, qui voudrait faire l'achat d'une merde pareille? Mais savez-vous quoi? Le producteur et beatmaker de hip-hop a réussi à créé un univers à la fois sombre et inquiétant en échantillonnant ces trucs, puis en les passant à la moulinette entre un jeu de MPC irréprochable et bien dosé en plus de quelques synthés à mi-chemin entre les travaux de Salem et Clams Casino. Il est difficile d'y attribuer un genre spécifique tant les influences s'entrecroisent, si près et si loin à la fois du dubstep, hip-hop, trance, big beat, techno hardcore et j'en passe. Même le drum n' bass boosté aux acides y fait son compte sur "Underground Stream". L'album nous transporte dans des clubs enfumés au milieu de la nuit sur "Golden Touch", ou encore sur la route en direction vers les cités les plus dangereuses avec "Feelin So Hood" tout en laissant ce sentiment de mélancolie. En fait, il a un je-ne-sais-quoi qui rappelle le Untrue de Burial : trop atmosphérique pour être joué dans les boîtes et trop posé pour être considéré comme de l'expérimental. Au risque de me répéter, si près et si loin à la fois!
Electronic Dream n'est toutefois pas parfait. Ceux qui ont connu Araabmuzik à travers YouTube où il crée en live et en improvisation des beats assassins sur son MPC seront quelques peu déçus, non pas que les rythmiques manquent de vigueur, mais parce que l'effet de spontanéité et de progression n'est plus aussi présente. On aurait aimé quelques pièces d'improvisations et progressives en sachant très bien que ce producteur est au pad électronique ce que Danny Carey est au drum (j'ai vraiment fait une référence à Tool dans une chronique de Araabmuzik?...j'ai carrément besoin de sommeil ! ). L'album sert plutôt de tremplin au producteur dans le monde de la musique underground et prouve qu'il sait bien plus faire que du hip-hop pour les rappeurs New-Yorkais. Au final, on retient une règle fondamentale ; dans l'industrie musicale, il n'y a pas de règle. Dans l'industrie musicale, les artistes ont le pouvoir de puiser dans tous les genres connus et quoi de mieux que Internet pour s'inspirer. Aujourd'hui, les influences sont plus marquées sur ce que l'on découvre sur la toile et moins sur ce qui se passe dans la scène locale près de chez soi. Electronic Dream est, malgré tout, une représentation de cette décennie 2010 en termes de savoir-faire artistique dans cette immense industrie.
Très bon 16/20 | par Hive88 |
L'album est uniquement sorti en version digital.
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