The Enemy
Music For The People |
Label :
Warner |
||||
Buzz NME. Carton chez les Brits. Critiques globalement tièdes. The Enemy est l'archétype du groupe énervant, celui pour lequel on se demande la raison pour laquelle il connait un succès aussi affolant. Frustrant pour tous ceux qui affectionnent d'autres groupes ô combien talentueux, d'autres artistes qui ont du mal à se faire entendre en changeant la formule, en proposant quelque chose de neuf, contrairement à ce groupe-ci ... L'éternel combat entre le commercial et le reste en quelque sorte.
Après un premier album auquel on peut décemment accorder la palme du foutage de gueule de la dernière décennie, The Enemy a la grosse tête. Son leader, Tom Clarke, proclame sur tous les toits que leur second album va révolutionner la musique anglaise pour les prochaines décennies à venir, un album aussi important que tous les chef d'oeuvres de la Britpop ... Ce genre de déclarations effraie d'entrée de jeu. Mais en plus, le précédent album ne nous convainc absolument pas de la capacité du groupe à écrire un album intemporel. Un bon album serait déjà une surprise. A la sortie de l'album, le succès public est au rendez-vous, mais la critique est encore plus violente. Le désir de tradition est considéré comme du pur plagiat. Le groupe est trainé dans la boue pour n'être qu'une redite pure et simple, sans aucune imagination. A côté, Oasis serait un groupe expérimental totalement décalé ...
Revenons deux ans plus tard sur cet album, ce Music For The People si honni, si détesté par la critique, que le groupe a disparu des médias peu de temps après. Il est vrai que le groupe est ambitieux, qu'il proclame des choses insensées, et qu'il ne rentrera jamais dans l'histoire de la musique pour son talent hors-norme. L'album précédent n'était déjà pas une abomination. Celui-ci est réjouissant. Oui, réjouissant. On a beau avoir envie de claquer Clarke, de le baffer jusqu'à ce qu'il arrête de dire des conneries, son album est un album sympa. L'entrée en matière est parfaite. "Elephant Song" est une chanson monstre, servie par une production écrasante. Un morceau de stade, ouverture parfaite de concert, qui contient une énergie parfaitement maitrisée. Le premier single "No Time For Tears" se situe dans la même veine. Le morceau suivant est dans une mouvance bien plus punk, mais tout aussi sympathique.
On est donc surpris après les trois premiers morceaux si efficaces, si anthémiques et réussis. The Enemy ne nous avait pas habitué à cela, et la surprise est excellente. Mais voilà, Clarke n'a pas oublié son objectif. Passer en revue tout le catalogue musical britannique. Les Smiths, puis Blur, Pulp et même les Clash ... Tout le monde est convié à la fête. Lorsque c'est réussi, on évite de crier au plagiat pour apprécier le morceau comme sur "Nation Of Checkout Girls" ou bien "Don't Break The Red Tape". Mais c'est parfois violemment chiant, comme sur ce resucé de "The Universal", ce "Last Goodbye" dégoulinant, suintant les bons sentiments et la fatigue d'écrire ...
Efficace quand ils se la jouent sobre comme sur "Be Somebody", ou franchement chiant quand ils se prennent pour des chefs d'orchestre talentueux avec un "Keep Losing" larmoyant et grandiloquent à souhait, la fin de l'album se laisse bien écouter, sans forcément nous éblouir. Heureusement, le dernier morceau "Silver Spoon" revient au son des trois premiers morceaux, une véritable boule d'énergie gravement addictive et puissante.
Alors cet album n'éclipsera aucun des chefs d'oeuvre de la Britpop dont il s'inspire, mais The Enemy réussit à se faire pardonner sa première sortie dégoutante en livrant un album sympathique malgré les errements déjà souvent relevé. Un petit péché mignon pas si honteux.
Après un premier album auquel on peut décemment accorder la palme du foutage de gueule de la dernière décennie, The Enemy a la grosse tête. Son leader, Tom Clarke, proclame sur tous les toits que leur second album va révolutionner la musique anglaise pour les prochaines décennies à venir, un album aussi important que tous les chef d'oeuvres de la Britpop ... Ce genre de déclarations effraie d'entrée de jeu. Mais en plus, le précédent album ne nous convainc absolument pas de la capacité du groupe à écrire un album intemporel. Un bon album serait déjà une surprise. A la sortie de l'album, le succès public est au rendez-vous, mais la critique est encore plus violente. Le désir de tradition est considéré comme du pur plagiat. Le groupe est trainé dans la boue pour n'être qu'une redite pure et simple, sans aucune imagination. A côté, Oasis serait un groupe expérimental totalement décalé ...
Revenons deux ans plus tard sur cet album, ce Music For The People si honni, si détesté par la critique, que le groupe a disparu des médias peu de temps après. Il est vrai que le groupe est ambitieux, qu'il proclame des choses insensées, et qu'il ne rentrera jamais dans l'histoire de la musique pour son talent hors-norme. L'album précédent n'était déjà pas une abomination. Celui-ci est réjouissant. Oui, réjouissant. On a beau avoir envie de claquer Clarke, de le baffer jusqu'à ce qu'il arrête de dire des conneries, son album est un album sympa. L'entrée en matière est parfaite. "Elephant Song" est une chanson monstre, servie par une production écrasante. Un morceau de stade, ouverture parfaite de concert, qui contient une énergie parfaitement maitrisée. Le premier single "No Time For Tears" se situe dans la même veine. Le morceau suivant est dans une mouvance bien plus punk, mais tout aussi sympathique.
On est donc surpris après les trois premiers morceaux si efficaces, si anthémiques et réussis. The Enemy ne nous avait pas habitué à cela, et la surprise est excellente. Mais voilà, Clarke n'a pas oublié son objectif. Passer en revue tout le catalogue musical britannique. Les Smiths, puis Blur, Pulp et même les Clash ... Tout le monde est convié à la fête. Lorsque c'est réussi, on évite de crier au plagiat pour apprécier le morceau comme sur "Nation Of Checkout Girls" ou bien "Don't Break The Red Tape". Mais c'est parfois violemment chiant, comme sur ce resucé de "The Universal", ce "Last Goodbye" dégoulinant, suintant les bons sentiments et la fatigue d'écrire ...
Efficace quand ils se la jouent sobre comme sur "Be Somebody", ou franchement chiant quand ils se prennent pour des chefs d'orchestre talentueux avec un "Keep Losing" larmoyant et grandiloquent à souhait, la fin de l'album se laisse bien écouter, sans forcément nous éblouir. Heureusement, le dernier morceau "Silver Spoon" revient au son des trois premiers morceaux, une véritable boule d'énergie gravement addictive et puissante.
Alors cet album n'éclipsera aucun des chefs d'oeuvre de la Britpop dont il s'inspire, mais The Enemy réussit à se faire pardonner sa première sortie dégoutante en livrant un album sympathique malgré les errements déjà souvent relevé. Un petit péché mignon pas si honteux.
Pas mal 13/20 | par Bona |
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