Die Haut
Sweat |
Label :
What's So Funny About |
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Die Haut... Voilà un nom qui ne dira sûrement pas grand-chose à la plupart d'entre nous... Au mieux, on peut deviner sans trop de mal qu'ils sont Allemands, et en soit ce pourrait déjà être un indice... Bon, il faut donc creuser un peu et l'on découvre alors qu'il s'agit d'un des groupes les plus importants du post-punk teuton et qu'il partage des accointances nombreuses avec un certain Nick Cave, dont le batteur fera quelques incursions studio. Voilà pour l'historique, et tous ceux qui n'ont pas clôt leur lecture après avoir lu l'étiquette précédente peuvent poursuivre en paix.
Sweat est un album live enregistré à Berlin en 1992. Je ne l'ai pas acheté voilà maintenant une dizaine d'année parce que je connaissais le groupe, mais parce que la pochette s'ornait d'un beau sticker où étaient mentionnés des invités tels que Nick Cave, Lydia Lunch ou encore le légendaire Blixa Bargeld, tous des habitués des productions de Die Haut. Bref, j'étais curieux à l'époque et je me disais qu'un groupe qui parvient à réunir de tels noms autour de sa musique ne peut pas être foncièrement mauvais. Au minimum, ils sont cultes et cela pourrait être suffisant pour habiller n'importe quelle cédéthèque. Et puis le disque était d'occasion, ce qui n'entraînait qu'un risque financier de moindre envergure...
Mais l'important n'est pas là, la vraie question restant : que vaut leur tambouille ? Et bien c'est du bon, du consistant, du solide... Dépassons les clichés de l'équivalent musical d'une choucroute garnie arrosée d'un pichet de bière, ces gars-là savent jouer et composent un très bon rock, sec et tendu comme les cuisses de Jeannie Longo.
Quelques titres purement instrumentaux ("Psycho", "Aischa", "Victory", "Another Ship in the Night") servent respectivement d'introduction ou d'interlude, mais sinon nous avons droit à une grosse poignée de chansons au parfum légèrement désabusé qui conviennent à merveille aux vocalises des différents guests qui se partagent les morceaux. Je ne distingue aucun hit potentiel, toutes les compositions se valent dans la qualité et il est vrai que leur rock a comme une odeur de sueur, mais pas celle de l'ouvrier manœuvre, plutôt celle du dandy qui sue sous jaquette au cours d'une partie fine...
Les branchés pourraient me reprocher de parler d'un album déjà bien daté, que Die Haut n'a jamais été cité comme influence majeure par aucun des groupes qui font aujourd'hui l'actualité et les gorges chaudes et qu'au fond, ils ont toujours été voués à rester dans un anonymat quasi total. C'est vrai. Mais quinze ans plus tard, l'authenticité de cet enregistrement et la qualité de la performance (le son est très bon et ne sonne pas vieillot, pouvant même séduire des fans d'Interpol ou Jesus Lizard) en rendent l'écoute toujours pertinente et agréable.
Sweat s'achève sur un "Johnny Guitar" plus apaisant que Blixa rend parfaitement magique, sa narration poétique accompagnant le minimalisme musical de quelques accords décharnés me faisant penser à ce que propose aujourd'hui David Lynch avec son projet Blue Bob.
Si ce disque n'est pas une révolution, il n'en reste pas moins un objet majeur à découvrir pour tous les fans des artistes ici nommés car ils peuvent être sûrs que la déception ne sera pas au rendez-vous... Seule problématique à prendre en compte : les disques de Die Haut sont-ils encore distribués ?
Sweat est un album live enregistré à Berlin en 1992. Je ne l'ai pas acheté voilà maintenant une dizaine d'année parce que je connaissais le groupe, mais parce que la pochette s'ornait d'un beau sticker où étaient mentionnés des invités tels que Nick Cave, Lydia Lunch ou encore le légendaire Blixa Bargeld, tous des habitués des productions de Die Haut. Bref, j'étais curieux à l'époque et je me disais qu'un groupe qui parvient à réunir de tels noms autour de sa musique ne peut pas être foncièrement mauvais. Au minimum, ils sont cultes et cela pourrait être suffisant pour habiller n'importe quelle cédéthèque. Et puis le disque était d'occasion, ce qui n'entraînait qu'un risque financier de moindre envergure...
Mais l'important n'est pas là, la vraie question restant : que vaut leur tambouille ? Et bien c'est du bon, du consistant, du solide... Dépassons les clichés de l'équivalent musical d'une choucroute garnie arrosée d'un pichet de bière, ces gars-là savent jouer et composent un très bon rock, sec et tendu comme les cuisses de Jeannie Longo.
Quelques titres purement instrumentaux ("Psycho", "Aischa", "Victory", "Another Ship in the Night") servent respectivement d'introduction ou d'interlude, mais sinon nous avons droit à une grosse poignée de chansons au parfum légèrement désabusé qui conviennent à merveille aux vocalises des différents guests qui se partagent les morceaux. Je ne distingue aucun hit potentiel, toutes les compositions se valent dans la qualité et il est vrai que leur rock a comme une odeur de sueur, mais pas celle de l'ouvrier manœuvre, plutôt celle du dandy qui sue sous jaquette au cours d'une partie fine...
Les branchés pourraient me reprocher de parler d'un album déjà bien daté, que Die Haut n'a jamais été cité comme influence majeure par aucun des groupes qui font aujourd'hui l'actualité et les gorges chaudes et qu'au fond, ils ont toujours été voués à rester dans un anonymat quasi total. C'est vrai. Mais quinze ans plus tard, l'authenticité de cet enregistrement et la qualité de la performance (le son est très bon et ne sonne pas vieillot, pouvant même séduire des fans d'Interpol ou Jesus Lizard) en rendent l'écoute toujours pertinente et agréable.
Sweat s'achève sur un "Johnny Guitar" plus apaisant que Blixa rend parfaitement magique, sa narration poétique accompagnant le minimalisme musical de quelques accords décharnés me faisant penser à ce que propose aujourd'hui David Lynch avec son projet Blue Bob.
Si ce disque n'est pas une révolution, il n'en reste pas moins un objet majeur à découvrir pour tous les fans des artistes ici nommés car ils peuvent être sûrs que la déception ne sera pas au rendez-vous... Seule problématique à prendre en compte : les disques de Die Haut sont-ils encore distribués ?
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
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