The Phantom Band
Checkmate Savage |
Label :
Chemikal Underground |
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Pour ce premier album, sorti sur le label originel de Mogwai, ce sextet de Glasgow m'impressionne. Ses membres ne sont pas des débutants : avant de se rejoindre pour composer ce sombre album orgiaque, ils officiaient dans diverses petites formations rock de la ville écossaise, dont la scène indépendante reste toujours riche de projets inventifs. Produit sous la houlette de l'ex-Delgado Paul Savage, Checkmate Savage semble avoir été commencé à la fin des années 60 pour échouer en 2009, avec une escale plus longue que les autres dans le krautrock des années 70. Issus pour la plupart de longues improvisations, ces neuf plages dépassant souvent la barre des six minutes oscillent entre rock psychédélique, krautrock, blues et pop, avec un petit soupçon de grunge par-ci par-là. Une fois ces différentes tendances réunies par des musiciens aux goûts pointus et hétérogènes, il est assez surprenant de constater que l'album reste étonnamment cohérent. Souvent, à la suite d'un couplet aux riffs rock'n'roll bien gras, une chanson peut débouler sur un refrain lumineux bardé de choeurs. "Folk Song Oblivion" s'apparente à un single couillu, qui démarre sur un riff pachydermique presque garage, très raide, avant de décoller dans un refrain qui joue avec la lumière et la légèreté.
Dans son ensemble, le disque est magnifique, mais si il faudrait retenir quelques morceaux qui sortent du lot, je prendrais tout d'abord l'instrumental "Crocodile". Difficile d'imaginer qu'un pauvre petit guiro puisse jouer le rôle intimidant de la clef de voûte, et c'est ce qui advient au cours de cette montée hypnotique jouée sur deux notes. Pour éviter une recherche à ceux qui se demandent ce qu'est un guiro, il s'agit d'une percussion à gratter dont beaucoup connaissent le son sans en connaître le nom : un cylindre en bois constitué d'encoches que l'on gratte avec une baguette, produisant un son très proche du croassement de la grenouille. C'est ainsi que l'on trouve pas mal de guiros en forme de grenouilles, mais je m'égare, puisque l'on parlait d'un "Crocodile". Je me suis amusé à écouter "Crocodile" et "Hallogallo" (sur le premier album de Neu!) à la suite, les ressemblances sont tellement frappantes, qu'il est clair que le groupe ne fait pas un clin d'oeil à Neu!, mais leur rend plutôt hommage. L'hommage reste bien là jusqu'à ce qu'une guitare ultra saturée ne dérape et porte le morceau dans un final rapide et noisy éblouissant.
Frôlant les 9 minutes, "Island" me plonge dans les étendues désertiques de l'ouest américain, où l'on pourra peut-être croiser un Travis totalement largué, sorti de "Paris-Texas". Cette marche qui commence par une petite guitare proche du blues aride de Ry Cooder s'élève progressivement dans des vocalises célestes, rendant à la berceuse des ailes en cinémascope.
Le son est souvent sale, les voix viriles, l'inspiration très haute, voici une belle claque de ce début d'année 2009. Un excellent disque de rock, singularisé par l'emploi de vieux claviers, notamment le Moog.
Juste un petit bémol sur la production qui aurait mérité à donner aux morceaux un poil plus de patate. Echec et mat, Savage? Je n'irais pas jusque là, mais merci d'avoir contribué à donner le jour à cet album tourbillonnant et intense.
Dans son ensemble, le disque est magnifique, mais si il faudrait retenir quelques morceaux qui sortent du lot, je prendrais tout d'abord l'instrumental "Crocodile". Difficile d'imaginer qu'un pauvre petit guiro puisse jouer le rôle intimidant de la clef de voûte, et c'est ce qui advient au cours de cette montée hypnotique jouée sur deux notes. Pour éviter une recherche à ceux qui se demandent ce qu'est un guiro, il s'agit d'une percussion à gratter dont beaucoup connaissent le son sans en connaître le nom : un cylindre en bois constitué d'encoches que l'on gratte avec une baguette, produisant un son très proche du croassement de la grenouille. C'est ainsi que l'on trouve pas mal de guiros en forme de grenouilles, mais je m'égare, puisque l'on parlait d'un "Crocodile". Je me suis amusé à écouter "Crocodile" et "Hallogallo" (sur le premier album de Neu!) à la suite, les ressemblances sont tellement frappantes, qu'il est clair que le groupe ne fait pas un clin d'oeil à Neu!, mais leur rend plutôt hommage. L'hommage reste bien là jusqu'à ce qu'une guitare ultra saturée ne dérape et porte le morceau dans un final rapide et noisy éblouissant.
Frôlant les 9 minutes, "Island" me plonge dans les étendues désertiques de l'ouest américain, où l'on pourra peut-être croiser un Travis totalement largué, sorti de "Paris-Texas". Cette marche qui commence par une petite guitare proche du blues aride de Ry Cooder s'élève progressivement dans des vocalises célestes, rendant à la berceuse des ailes en cinémascope.
Le son est souvent sale, les voix viriles, l'inspiration très haute, voici une belle claque de ce début d'année 2009. Un excellent disque de rock, singularisé par l'emploi de vieux claviers, notamment le Moog.
Juste un petit bémol sur la production qui aurait mérité à donner aux morceaux un poil plus de patate. Echec et mat, Savage? Je n'irais pas jusque là, mais merci d'avoir contribué à donner le jour à cet album tourbillonnant et intense.
Très bon 16/20 | par Sam lowry |
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