Crime And The City Solution
Room Of Lights |
Label :
Mute |
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Si vous aimez The Birthday Party et, surtout, les débuts de Nick Cave And The Bad Seeds, alors vous ne serez pas totalement dépaysé dans les contrées étranges et étrangères de Crime And The City Solution, plus particulièrement de cet album, Room Of Lights. Le groupe, et la chanson "Six Bells Chime" qui figure sur cet album, ont été popularisés par le film Wings Of Desire (Les Ailes du Désir) de Wim Wenders, en 1987, où on voyait également Nick Cave And The Bad Seeds en concert.
La voix du leader Simon Bonney rappelle, comme un frère jumeau, celle de Nick Cave. Il est cependant moins bon chanteur. Mais son timbre, gorgé d'alcool et de tabac, ne manque pas d'atouts, entre Tom Waits et Jim Morrison. Entre un bluesman et un boxeur, aussi. Sur cet album jouent les guitaristes Mick Harvey (double lumineux mais dans l'ombre de Nick Cave) et Rowland S. Howard, ex-The Birthday Party, qui se partagent également piano et orgue. Le batteur est Epic Soundtrack (These Immortal Souls, autre groupe de Rowland S. Howard), et le bassiste, non crédité, Harry Howard (sans doute le frère de Rowland). Certaines paroles sont coécrites par la violoniste Bronwyn Adams (présente sur certains morceaux des Bad Seeds), compagne de Simon Bonney, qui intègrera bientôt le groupe. Crime And The City Solution est d'ailleurs signé chez Mute, label de Nick Cave And The Bad Seeds. Le groupe est l'une des principales influences des Français Jack The Ripper.
L'album nous emmène dans un bayou du Vieux-Sud américain, une Bible dans la main et un verre de whisky dans l'autre. Le groupe tente de surnager, de s'échapper, mais ces tentatives d'élévation spirituelle et métaphysique sont réduites à néant par cette atmosphère moite et oppressante. Des anges qui se vautrent dans la boue. Le blues, la musique du diable, est l'influence la plus prégnante. Mais un blues à la fois désossé et éventré, et lourd et complexe. On n'est jamais non plus très loin de la tragédie grecque. Ni des chamans indiens. Tout cela est palpable, et en même temps insaisissable.
Toujours cette dualité, ce manichéisme, propres à la civilisation judéo-chrétienne, qu'elle soit australienne ou allemande (le groupe passa de l'un à l'autre de ces pays), à la Bible, au Vieux-Sud du Nouveau Continent, au blues. On les perçoit dans "Right Man, Wrong Man" ou dans "No Money, No Honey". Le morceau le plus envoûtant reste sans doute le lancinant "Six Bells Chime" et ses guitares désabusées.
L'album contient pas moins de 6 morceaux supplémentaires par rapport à sa version vinyle, issus des premiers EP du groupe, et au moins aussi bons que les morceaux de l'album sinon plus.
Room Of Lights est un album fascinant, sorte de chaînon manquant entre The Birthday Party et les premiers albums de Nick Cave And The Bad Seeds.
La voix du leader Simon Bonney rappelle, comme un frère jumeau, celle de Nick Cave. Il est cependant moins bon chanteur. Mais son timbre, gorgé d'alcool et de tabac, ne manque pas d'atouts, entre Tom Waits et Jim Morrison. Entre un bluesman et un boxeur, aussi. Sur cet album jouent les guitaristes Mick Harvey (double lumineux mais dans l'ombre de Nick Cave) et Rowland S. Howard, ex-The Birthday Party, qui se partagent également piano et orgue. Le batteur est Epic Soundtrack (These Immortal Souls, autre groupe de Rowland S. Howard), et le bassiste, non crédité, Harry Howard (sans doute le frère de Rowland). Certaines paroles sont coécrites par la violoniste Bronwyn Adams (présente sur certains morceaux des Bad Seeds), compagne de Simon Bonney, qui intègrera bientôt le groupe. Crime And The City Solution est d'ailleurs signé chez Mute, label de Nick Cave And The Bad Seeds. Le groupe est l'une des principales influences des Français Jack The Ripper.
L'album nous emmène dans un bayou du Vieux-Sud américain, une Bible dans la main et un verre de whisky dans l'autre. Le groupe tente de surnager, de s'échapper, mais ces tentatives d'élévation spirituelle et métaphysique sont réduites à néant par cette atmosphère moite et oppressante. Des anges qui se vautrent dans la boue. Le blues, la musique du diable, est l'influence la plus prégnante. Mais un blues à la fois désossé et éventré, et lourd et complexe. On n'est jamais non plus très loin de la tragédie grecque. Ni des chamans indiens. Tout cela est palpable, et en même temps insaisissable.
Toujours cette dualité, ce manichéisme, propres à la civilisation judéo-chrétienne, qu'elle soit australienne ou allemande (le groupe passa de l'un à l'autre de ces pays), à la Bible, au Vieux-Sud du Nouveau Continent, au blues. On les perçoit dans "Right Man, Wrong Man" ou dans "No Money, No Honey". Le morceau le plus envoûtant reste sans doute le lancinant "Six Bells Chime" et ses guitares désabusées.
L'album contient pas moins de 6 morceaux supplémentaires par rapport à sa version vinyle, issus des premiers EP du groupe, et au moins aussi bons que les morceaux de l'album sinon plus.
Room Of Lights est un album fascinant, sorte de chaînon manquant entre The Birthday Party et les premiers albums de Nick Cave And The Bad Seeds.
Parfait 17/20 | par Gaylord |
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