Treponem Pal
Higher |
Label :
Mercury |
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Quiconque s'intéresse à la scène Metal-Indus a au moins entendu parler une fois de Treponem Pal. Ce groupe emblématique du début des années 90 a sorti trois albums (Treponem Pal; Aggravation; Excess & Overdrive) qui lui ont valu une reconnaissance internationale et l'appellation de "Ministry français", cette affiliation étant renforcée par les photos d'un Al Jourgensen arborant un t.shirt Treponem Pal et emmenant le groupe en tournée. Nous sommes en 1992, des débuts plus que prometteurs donc...
Higher est le quatrième album studio du groupe, et l'on sait l'importance de cette étape dans la carrière d'une formation : Confirmation et consécration d'un talent ou perte d'inspiration, déception et retour aux oubliettes, la concurrence étant plus que rude dans ce domaine musical. Malheureusement pour Treponem Pal, ce Higher n'est pas une apogée mais le chant du cygne... Jusqu'à présent, le groupe s'articulait principalement autour de deux fortes personnalités : Marco Neves (vocals) et Amadou Sall (bass.) Malheureusement, T.P. ne se relève pas du départ de ce dernier pour son projet solo Collapse et mettra sa carrière entre parenthèses durant une bonne dizaine d'années suite à cet album. D'ailleurs, il suffit de comparer Higher au premier album de Collapse (One Back And No Return), tous deux sortis la même année (1997), pour bien comprendre qu'avec A. Sall, c'est l'âme de Treponem Pal qui a disparu. Exit la froideur glauque de l'Indus, les rythmes tribaux, l'aspect cyclique et hypnotique de l'Electro, soit ce qui faisait la puissance et la particularité de T.P., tout ça est désormais chez Collpase. T.P. conserve juste les grosses guitares un peu pataudes et M. Neves se prend pour le nouveau gourou d'un mouvement Dub suburbain totalement déshumanisé.
Tous les titres fonctionnent selon un schéma identique : un gros riff de guitare qui se veut lourd et percutant mais qui se révèle aussi mou et collant qu'un caramel oublié derrière un pare-brise un jour de canicule, des arrangements pseudo ethniques (cithare, sonorités Dub ou reggae ), et les incantations de Marco qui n'a jamais été aussi peu inspiré et convaincant dans sa voix comme dans ses textes aux thèmes caricaturaux ("Freetribe"; "Sweet Vibes"), le tout dans un mélange de français et d'anglais sans intérêt ("Renegade"; "Panorama.")
Certes, j'ai un peu la dent dure avec cet album et je me souviens encore avec émotion de leur prestation live à "Nulle Part Ailleurs", où T.P. avait interprété "Renegade." Mais si le charisme des musiciens masque le manque d'inspiration des morceaux, une simple écoute audio de Higher dans son salon suffit à vous plonger dans l'ennui le plus total. Il y a pourtant de bonnes idées dans ce skeud : des guitares très (trop ?) MINISTRY, quelques excellentes trouvailles sonores (les arrangements de "The Struggle" ou de "Funk Me"), mais on a hélas l'impression que ces bonnes idées sont le fruit du hasard tant elles sont sous-exploitées. Et surtout, à aucun moment la sauce de ce Metal-Dub ne prend. L'album s'achève comme une blague sur la reprise de "Funky Town" de Lipps Inc., ambiance bonne enfant et fête de fin d'année. Pour un groupe ayant le potentiel créatif de Treponem Pal, cet album est une réelle déception. Il semblerait néanmoins que Marco Neves ne soit pas de mon avis puisque si l'aventure Treponem Pal s'achève sur cet album expérimental et groovy, il décide néanmoins de poursuivre plus en avant ce mélange des genres dans son projet Elephant System (clin d'œil à la pochette ?) avec des membres de T.P. et le producteur Adrian Sherwood, le tout dans une optique d'avantage orientée Dub. Reconnaissons donc à T.P. son audace et surtout son influence sur la scène française, Hoax et Mass Hysteria en tête. Sinon, les amateurs de bon Metal-Indus plombé feront aussi bien de se tourner définitivement vers Collapse et de suivre au plus prêt la carrière d'Amadou Sall, un architecte du son au talent rare.
Higher est le quatrième album studio du groupe, et l'on sait l'importance de cette étape dans la carrière d'une formation : Confirmation et consécration d'un talent ou perte d'inspiration, déception et retour aux oubliettes, la concurrence étant plus que rude dans ce domaine musical. Malheureusement pour Treponem Pal, ce Higher n'est pas une apogée mais le chant du cygne... Jusqu'à présent, le groupe s'articulait principalement autour de deux fortes personnalités : Marco Neves (vocals) et Amadou Sall (bass.) Malheureusement, T.P. ne se relève pas du départ de ce dernier pour son projet solo Collapse et mettra sa carrière entre parenthèses durant une bonne dizaine d'années suite à cet album. D'ailleurs, il suffit de comparer Higher au premier album de Collapse (One Back And No Return), tous deux sortis la même année (1997), pour bien comprendre qu'avec A. Sall, c'est l'âme de Treponem Pal qui a disparu. Exit la froideur glauque de l'Indus, les rythmes tribaux, l'aspect cyclique et hypnotique de l'Electro, soit ce qui faisait la puissance et la particularité de T.P., tout ça est désormais chez Collpase. T.P. conserve juste les grosses guitares un peu pataudes et M. Neves se prend pour le nouveau gourou d'un mouvement Dub suburbain totalement déshumanisé.
Tous les titres fonctionnent selon un schéma identique : un gros riff de guitare qui se veut lourd et percutant mais qui se révèle aussi mou et collant qu'un caramel oublié derrière un pare-brise un jour de canicule, des arrangements pseudo ethniques (cithare, sonorités Dub ou reggae ), et les incantations de Marco qui n'a jamais été aussi peu inspiré et convaincant dans sa voix comme dans ses textes aux thèmes caricaturaux ("Freetribe"; "Sweet Vibes"), le tout dans un mélange de français et d'anglais sans intérêt ("Renegade"; "Panorama.")
Certes, j'ai un peu la dent dure avec cet album et je me souviens encore avec émotion de leur prestation live à "Nulle Part Ailleurs", où T.P. avait interprété "Renegade." Mais si le charisme des musiciens masque le manque d'inspiration des morceaux, une simple écoute audio de Higher dans son salon suffit à vous plonger dans l'ennui le plus total. Il y a pourtant de bonnes idées dans ce skeud : des guitares très (trop ?) MINISTRY, quelques excellentes trouvailles sonores (les arrangements de "The Struggle" ou de "Funk Me"), mais on a hélas l'impression que ces bonnes idées sont le fruit du hasard tant elles sont sous-exploitées. Et surtout, à aucun moment la sauce de ce Metal-Dub ne prend. L'album s'achève comme une blague sur la reprise de "Funky Town" de Lipps Inc., ambiance bonne enfant et fête de fin d'année. Pour un groupe ayant le potentiel créatif de Treponem Pal, cet album est une réelle déception. Il semblerait néanmoins que Marco Neves ne soit pas de mon avis puisque si l'aventure Treponem Pal s'achève sur cet album expérimental et groovy, il décide néanmoins de poursuivre plus en avant ce mélange des genres dans son projet Elephant System (clin d'œil à la pochette ?) avec des membres de T.P. et le producteur Adrian Sherwood, le tout dans une optique d'avantage orientée Dub. Reconnaissons donc à T.P. son audace et surtout son influence sur la scène française, Hoax et Mass Hysteria en tête. Sinon, les amateurs de bon Metal-Indus plombé feront aussi bien de se tourner définitivement vers Collapse et de suivre au plus prêt la carrière d'Amadou Sall, un architecte du son au talent rare.
Correct 12/20 | par Arno Vice |
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