Bästard
Bästard - Tiersen |
Label :
Ici D'Ailleurs |
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Voilà un trois titres déjà vieux de dix ans et qui n'en finit pas de me surprendre... A l'époque, je ne connaissais Bästard que de réputation, quelques articles, des chroniques de disques introuvables chez moi... frustrant... Quant à Tiersen, ça n'a jamais été ma tasse de bière et ce n'est pas la B.O. d'Amélie P. qui allait me faire changer d'avis... Bref, à l'époque j'ai surtout acheté ce maxi pour les Bästard et trois titres, c'est décidément trop peu... Trois instrumentaux noirs et dissonants, où les instruments grincent, se télescopent, évoluent en totale liberté puisque affranchi du carcan rythmique, ici absent lors des deux premières pistes. "La Mancha" est une mélopée douce et enivrante, mais l'on perçoit en arrière plan une angoisse sourde, une inquiétude qui fait que l'écoute est tout sauf reposante... Le calme n'est qu'apparent mais la cruauté des musiciens veut que l'explosion salvatrice n'arrive jamais... "Twins", le morceau le plus long (plus de six minutes), pourrait s'apparenter à une tentative de noise-rock instrumental acoustique, qui me rappelle SONIC YOUTH dans certains de ses maxis ("Anagrama" tout particulièrement), et je découvre un Yann Tiersen à 1000 lieues des réticences du metalleux que je suis... Sans dire que je me suis rué sur sa discographie suite à l'écoute de ce disque, j'ai au moins arrêté de tailler ses mélodies horripilantes pendant quelques temps... "Marvelous Marvin Agler" vient clôturer la session : batterie pesante et hypnotique, rythme martial, imperturbable, survolé par un violon énervé claquant un riff capable de rendre jaloux toute la scène rock française pour encore les dix prochaines années, ce dernier titre vient rompre l'équilibre des deux compositions précédentes et achève ce maxi sur un sommet d'inspiration.
15 minutes, ce n'est définitivement pas assez et il y a un côté "à l'arrache" dans les expérimentations qui laisse l'auditeur sur sa faim, conscient que de cette rencontre aurait pu naître un truc génial mais que le résultat est juste bon... Ce n'est déjà pas si mal et avec un groupe comme Bästard, nous avons la preuve qu'en France aussi on sait penser le rock différemment... Une prise de risque somme toute réussie.
15 minutes, ce n'est définitivement pas assez et il y a un côté "à l'arrache" dans les expérimentations qui laisse l'auditeur sur sa faim, conscient que de cette rencontre aurait pu naître un truc génial mais que le résultat est juste bon... Ce n'est déjà pas si mal et avec un groupe comme Bästard, nous avons la preuve qu'en France aussi on sait penser le rock différemment... Une prise de risque somme toute réussie.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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