Harvee

Charmant reflux de la vague pop orchestrale qui avait déferlé sur le Québec en 2004 avec Arcade Fire et The Dears, Harvee sillonne les sentiers déjà empruntés de la pop brit éclatée, parfumant ses textes romancés à l'acide. Même avant la parution de leur premier album Sink Or Swim, les six Campivalenciens se faisaient déjà étiqueter comme les petits frères d'Arcade Fire...

Réalisé par un ex-membre d'Arcade Fire (Howard Bilerman), l'opus nage dans les eaux troubles d'une armée de cuivres dissipés, d'un coulis sucré de glockenspiel et de quelques discrets passages de clavier. Les influences sont multiples : une section rythmique saccadée, dynamique et barbouillée qui rejoint celle de Broken Social Scene, des mélodies vaporeuses à se confondre avec celles d'Arcade Fire et des chants à texture hétéroclite avoisinant les chorales déjantées de The Polyphonic Spree.

Et la liste des comparaisons pourrait s'allonger encore très longuement (Belle & Sebastian, Sufjan Stevens...), tellement qu'on se demande à un certain moment si le groupe s'est réellement laissé porté par sa fibre créatrice. Le doute s'estompe cependant après quelques écoutes festives, alors que nos membres s'enlacent dans l'hystérie et que notre pif renifle la joie. Sink Or Swim offre sans contredit un recyclage musical fort bien décoché de la part de Harvee, qui a assurément une belle carrière devant soi.