Jocari
Intimacy Ruins |
Label :
Les Disques Normal |
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Intimacy Ruins est le premier album de Jocari publié à l'époque dans un climat d'indifférence presque totale pour la production folk française. Presque seulement puisque cet album en provenance d'une zone rurale isolée, oeuvre d'un homme seul a tout de même suscité suffisamment de passion chez deux militants de la musique indépendante, les créateurs de la webradio association de gens normal, pour qu'ils sautent le pas et créent, eux aussi leur propre label.
Mais trêve d'histoire, et passons au disque, un disque capiteux, au velouté rare qui dès son ouverture, avec le bien nommé "Lazy" (une profession de foi ?) nous embraque dans une americana erratique sur des terres arpentées par ces musiciens trop rares, des Red House Painters de Mark Kozelek à l'Altra. Le disque déroule ainsi sur 9 titres les ruines d'une intimité sur un ton feutré parfois presque trop poli ; et n'était-ce pour la grande qualité des arpèges finement tissés on pourrait avoir l'impression trompeuse d'avoir affaire à un simple disque de bon élève, agréable à qui veut voyager sans avoir à faire d'autre effort que d'appuyer sur play et de fermer les yeux. Mais comme le jouet du même nom, la musique de Jocari contient un part de danger et si on n'y prend garde on a vite fait de se prendre la petite balle en plein dans l'oeil. La petite balle en question c'est l'ironie traîtresse qui avance masquée comme un concombre dans la douceur ouatée de ses chansons, ironie qui dans un monde plus ouvert à la subtilité et à l'élégance aurait fourni deux tubes à cet album. "Dean Versus Carradine" pour commencer, derrière ce titre de jeu de baston absurde se cache un conflit sur la définition de sa propre identité dans un couple. Elle le rêve en James Dean, il se rêve en David Carradine (pas encore le Bill de Tarantino, mais le flûtiste transcendantal de Kung Fu). Et le proprement extraordinaire "Love Is An Animal Of The Farm" qui tout en fausse naïveté prodigue des conseils pratiques bien moins absurdes qu'ils ne peuvent le sembler à première écoute, ne pas en avoir peur, le nourrir régulièrement...
Pour conclure un album qu'il est urgent de découvrir ou de redécouvrir.
Mais trêve d'histoire, et passons au disque, un disque capiteux, au velouté rare qui dès son ouverture, avec le bien nommé "Lazy" (une profession de foi ?) nous embraque dans une americana erratique sur des terres arpentées par ces musiciens trop rares, des Red House Painters de Mark Kozelek à l'Altra. Le disque déroule ainsi sur 9 titres les ruines d'une intimité sur un ton feutré parfois presque trop poli ; et n'était-ce pour la grande qualité des arpèges finement tissés on pourrait avoir l'impression trompeuse d'avoir affaire à un simple disque de bon élève, agréable à qui veut voyager sans avoir à faire d'autre effort que d'appuyer sur play et de fermer les yeux. Mais comme le jouet du même nom, la musique de Jocari contient un part de danger et si on n'y prend garde on a vite fait de se prendre la petite balle en plein dans l'oeil. La petite balle en question c'est l'ironie traîtresse qui avance masquée comme un concombre dans la douceur ouatée de ses chansons, ironie qui dans un monde plus ouvert à la subtilité et à l'élégance aurait fourni deux tubes à cet album. "Dean Versus Carradine" pour commencer, derrière ce titre de jeu de baston absurde se cache un conflit sur la définition de sa propre identité dans un couple. Elle le rêve en James Dean, il se rêve en David Carradine (pas encore le Bill de Tarantino, mais le flûtiste transcendantal de Kung Fu). Et le proprement extraordinaire "Love Is An Animal Of The Farm" qui tout en fausse naïveté prodigue des conseils pratiques bien moins absurdes qu'ils ne peuvent le sembler à première écoute, ne pas en avoir peur, le nourrir régulièrement...
Pour conclure un album qu'il est urgent de découvrir ou de redécouvrir.
Très bon 16/20 | par To7 |
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