Polar

Somatic

Somatic

 Label :     How I Feel 
 Sortie :    avril 2002 
 Format :  Album / CD   

Les chansons de Polar parlent des angoisses, des pinces ou des crocs qui enserrent l'âme des humains. Ce sont des chansons d'aujourd'hui. Les voitures folles rugissent dans des rues anonymes. Les visages gris, hagards, sont collés aux vitres. Les regards cherchent le monde, un monde plus léger, plus radieux. Les regards recherchent la vie au-dehors. Les chansons de Polar parlent surtout de nous. Elles nous racontent. Intimement. L'encre de Polar, c'est le sang. Et les larmes, parfois. Les sanglots acides. La peur de vivre, quand la pluie battante ruisselle; les flaques sont glacées dans le creux des pavés. L'univers de Polar n'est pas si polaire. Il est urbain, hanté par les fantômes des grands. Polar cite Neil Young en première ligne, mais Neil Young a tourné les talons. Ses pas continuent de claquer dans le lointain. Le son est déformé, tordu d'anxiété. Les chansons sont tendues. La pochette de l'album est éclatante de couleurs, le ciel s'étend, bleu. Mais quelques nuages font planer leur menace. Les treize morceaux traduisent bien l'incertitude, entre plages orageuses et plénitudes ensoleillées. Et cette voix si calme, si posée... elle contient sûrement des rages, des envies de crier. La voix: fil conducteur, colonne vertébrale de "Somatic". Suspendue entre deux murmures et un envol, balbutiements d'un oiseau dans la pluie. L'oiseau hésite encore, apeuré, en quête d'un soleil. Ou seulement d'un refuge.

Les chansons se construisent pas à pas, Polar n'hésite pas à effectuer des virages mélodiques. Cassures électroniques. Auditeur, on t'entraîne au sommet d'une montagne; l'air est si pur qu'il enivre. Tu as le vertige. Le froid fiché dans les os. La voix d'Eric Linder se détache sur des arrangements electro, les machines répondent à la guitare. Il y a des morceaux insondables, presque hypnotiques, et d'autres pop ("Granny", ou le génial "One dream away"). Les paroles rappellent parfois la noirceur d'un Ian Curtis ("Erase").

Au final le disque tourne, les pensées tourbillonnent. Ce n'est pas si triste. L'enchantement résiste.


Bon   15/20
par Pixy


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