Sarah Slean

Non, le Canada n'est pas uniquement une terre d'asile ou natale pour brailleuses de chansons de variétés francophones pompeuses et abrutissantes. Là, plus au Sud à Toronto il se peut que vous croisiez la charmante Sarah Slean qui à l'orée de ses trente ans (en 2007), continue son petit bonhomme de chemin, avec son dernier album Day One datant certes de 2004 dans son pays d'origine, mais distribué en France qu'en février 2006.
Ici, point de hurlements hystériques. Très peu pour elle; mais plutôt une voix chaude et sucrée agréable aux tympans servie par une pop music aux arrangements fins et délicats sur un lit de piano un tantinet moins présent que sur son opus précédant (le brillant "Nights Bugs") qui nous rappelle que la p'tite joue de la bête depuis quasiment la naissance.
"Day One" titre symbolique pour cet album né sous les cendres de la demeure de la belle partie en fumée lors d'un incendie dévastateur, où comment utiliser la pop sous toutes ses formes, mélancolique, ou plus légère, intimiste, ou décalée.
Ce n'est d'ailleurs pas par hasard qu'elle s'entoure à la production de Dan Kurtz et Pete Prilesnik; le résultat de cette association réussie se distingue par une section rythmique enlevée et une présence plus significative des guitares électriques, le tout agrémenté de nappes de cuivres et de cordes.
Sarah Slean, c'est simple, c'est beau, c'est efficace de suite et ça se déguste sans modération bien au contraire. "Pilgrim", "Out In The Park", "Vertigo", "Score", "Your Wish Is My Wish" ces titres ne vous quitteront plus ; bienvenue dans la secte de ceux qui sont accroc à la délicieuse Sarah.
Vivement qu'il fasse froid, qu'on puisse rester sous la couette en sa compagnie...