Jerry Cantrell
Degradation Trip - Volumes 1 & 2 |
Label :
Roadrunner |
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Là où Bogey Depot était peut être un peu trop sage, personnel voire inoffensif, et trahissait la déroute d'un guitariste voyant son groupe lentement partir pour le cimetière des éléphants, voici que Degradation Trip se hisse en petit monument morbide à la gloire d'Alice In Chains.
Il était mérité qu'un tel hommage naisse pour une formation de Seattle aussi inoubliable, hantant encore son propre songwriter ainsi que les millions d'oreilles soumises à son art. Korn, Limp Bizkit, Staind, System Of A Down... pour ne citer que les plus récents et connus, même s'ils ne le revendiquent pas particulièrement, strictement tous ont en leur sein quelque chose d'Alice In Chains. Car si The Jesus Lizard pouvait faire le lien entre cold-wave et grunge de manière intime, le groupe de Jerry Cantrell faisait certainement celui entre metal et grunge de façon exacerbé, entre plugged et unplugged, fait de foudres électriques et d'éclaircies mélodiques, à ne plus savoir à quel style il appartient, et donc par extension émettre l'idée d'un autre chemin menant vers le neo-metal. Ce dernier n'est pas l'instigateur et activiste du neo à proprement parler, il a juste montré une voie, aux autres le choix de l'arpenter en l'esquintant ou non. Quoi qu'il en soit, force est de constater que cette musique heavy sans solos démonstratifs, à la manière de Melvins, aura marquée à jamais beaucoup d'esprits du rock.
S'engouffrer dans Degradation Trip, de préférence sous cette forme ‘director's cut' en deux volumes, n'est alors qu'une fatalité pour tout admirateur d'Alice In Chains ; et se perdre dans les 25 titres tortueux (beaucoup de longues plages) des deux heures et vingt minutes magistrales de l'œuvre un plaisir masochiste. Le plus saisissant étant l'utilisation des harmonies vocales respectant la formule traditionnel du quatuor, donnant l'impression que les voix des deux hommes sont à nouveau réunies, parfois accentuée par le soutient d'autres veufs comme Chris Cornell (Soundgarden) ou Mark Lanegan (Screaming Trees) : le fantôme de Staley traîne bel et bien les pieds le long du disque, Cantrell le faisant souvent revivre de sa propre voix à la perfection, donnant froid dans le dos dès "Psychotic Break" et lors des mille et un remous qui vont secouer l'auditeur pendant cette longue étrange oraison funèbre, et finir paisiblement sur "31/32".
Car il y a de quoi tenir des mois et des mois dans cette ‘descente aux enfers'. Les guitares tranchantes kidnappant les ouïes la plupart du temps, il faudra du temps pour apprivoiser pleinement ce long et douloureux chemin de croix truffé de sables mouvants, et percer à jour au-delà des légions de saturation la multitude de richesses que nous a rapporter Cantrell de la communion avec ses démons.
Jerry Cantrell n'a jamais été aussi puissant que depuis qu'il est seul, Alice In Chains et Layne Staley n'ont jamais été aussi vivants que depuis qu'ils sont morts...
Il était mérité qu'un tel hommage naisse pour une formation de Seattle aussi inoubliable, hantant encore son propre songwriter ainsi que les millions d'oreilles soumises à son art. Korn, Limp Bizkit, Staind, System Of A Down... pour ne citer que les plus récents et connus, même s'ils ne le revendiquent pas particulièrement, strictement tous ont en leur sein quelque chose d'Alice In Chains. Car si The Jesus Lizard pouvait faire le lien entre cold-wave et grunge de manière intime, le groupe de Jerry Cantrell faisait certainement celui entre metal et grunge de façon exacerbé, entre plugged et unplugged, fait de foudres électriques et d'éclaircies mélodiques, à ne plus savoir à quel style il appartient, et donc par extension émettre l'idée d'un autre chemin menant vers le neo-metal. Ce dernier n'est pas l'instigateur et activiste du neo à proprement parler, il a juste montré une voie, aux autres le choix de l'arpenter en l'esquintant ou non. Quoi qu'il en soit, force est de constater que cette musique heavy sans solos démonstratifs, à la manière de Melvins, aura marquée à jamais beaucoup d'esprits du rock.
S'engouffrer dans Degradation Trip, de préférence sous cette forme ‘director's cut' en deux volumes, n'est alors qu'une fatalité pour tout admirateur d'Alice In Chains ; et se perdre dans les 25 titres tortueux (beaucoup de longues plages) des deux heures et vingt minutes magistrales de l'œuvre un plaisir masochiste. Le plus saisissant étant l'utilisation des harmonies vocales respectant la formule traditionnel du quatuor, donnant l'impression que les voix des deux hommes sont à nouveau réunies, parfois accentuée par le soutient d'autres veufs comme Chris Cornell (Soundgarden) ou Mark Lanegan (Screaming Trees) : le fantôme de Staley traîne bel et bien les pieds le long du disque, Cantrell le faisant souvent revivre de sa propre voix à la perfection, donnant froid dans le dos dès "Psychotic Break" et lors des mille et un remous qui vont secouer l'auditeur pendant cette longue étrange oraison funèbre, et finir paisiblement sur "31/32".
Car il y a de quoi tenir des mois et des mois dans cette ‘descente aux enfers'. Les guitares tranchantes kidnappant les ouïes la plupart du temps, il faudra du temps pour apprivoiser pleinement ce long et douloureux chemin de croix truffé de sables mouvants, et percer à jour au-delà des légions de saturation la multitude de richesses que nous a rapporter Cantrell de la communion avec ses démons.
Jerry Cantrell n'a jamais été aussi puissant que depuis qu'il est seul, Alice In Chains et Layne Staley n'ont jamais été aussi vivants que depuis qu'ils sont morts...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par X_YoB |
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