Syd Kult

Je commencerai cette chronique par présenter mes excuses à la personne de chez Give 'em Promotion qui m'a contacté il y a maintenant plus d'un an pour promouvoir le dernier album de Syd Kult : Damnatio Memoriae. Cela en dit assez long sur le déséquilibre entre pro et perso qui s'installe inexorablement... Enfin, je ne vais pas non plus me tourmenter, voici donc l'article.

Ceux qui lisaient mes textes ont peut-être souvenir de mes louanges concernant les deux précédents LP que sont Weltschmerz et Syd Kult. Hé bien sachez que toutes les bonnes choses ont été précieusement conservées dans ces dix nouvelles compositions, avec une dimension grunge accrue, la musique me semblant parfois lorgner sur du bon Soundgarden, c'est-à-dire son versant le plus puissant.

Dans cette veine deep rock qui pourrait être une version plus pop de ce que proposait un temps l'immortel The Old Dead Tree, force est d'admettre que les compostions de Cyril Delaunay sont toujours aussi efficaces, à la fois simples et subtiles, magnifiées par un chant inspiré, aussi mélodique que puissant.

Personnellement, j'apprécie notamment la présence accrue des guitares qui, même sur les titres les plus calmes ("Invisible Walls" par exemple), parviennent à se faire une belle place. Mais tout cela ne serait rien sans une assise rythmique solide, et c'est bien ce que garantissent Frédéric Scipion (batterie) et Julien Larminier (basse) : de l'épaisseur, quand même pas mal de technique, le tout conférant à chaque titre une énergie communicative.

Dans ce style finalement rare, en France, je ne vois guère que Syd Kult pour tenir la barraque d'un rock profond où la mélancolie côtoie la colère. Encore une réussite pour cette formation décidément atypique.