Moonreich

Si vous êtes désireux d'apprendre ce qu'est une fugue en musique, je vous renvoie à l'excellent site de vulgarisation à destination des masses populaires qu'est Wikipédia. En quelques phrases claires et concises, vous saurez tout sur ce principe d'écriture, de la furtive fughetta au flamboyant fugato et ça ira bien comme ça.
Moonreich emploierait donc la forme contrapuntique ? Pas vraiment non. Ou tout du moins mes oreilles de vil béotien rampant ne la reconnaisse pas. S'agit-il alors d'autre chose ? Est-ce qu'après trois albums et deux EP à se vautrer dans la fange du Black Métal, les Parisiens chercheraient une échappatoire au travers de ce Fugue ? Non plus et merci bien. En effet, avec ce nouvel album, la formation me semble plus que jamais au sommet de la hiérarchie Métal hexagonale. Je ressens à l'écoute des sept titres la même brûlure de l'inextinguible flamme qui habite les productions d'Arkhon Infaustus, Temple of Baal ou Merrimack, à savoir la laideur des musiques obscures encrassée de toute les saloperies que l'urbanité a produites avec cependant cette faculté (qui frôle la spécificité française) de transcender l'hideux pour en faire jaillir le beau, le fier, le noble.
Plus que jamais, Moonreich s'approche des sommets. D'une, de part sa maîtrise évidente et sans faille du style. De deux, de part son intelligence quant à l'intégration d'éléments moins orthodoxes : des riffs plus pesants, plus Rock même (merci de ne pas m'adresser de lettres d'insulte), mais qui ne font pas pour autant un disque tout ramollo, preuve en est avec l'excellent "With Open Throat For Way Too Long", qui n'est jamais qu'un exemple chaque titre ayant ses beaux moments de blasts.
Je ne m'étendrai pas plus que de raison sur Fugue. Les amateurs de Black Métal hautement qualitatif sauront à quelle porte frapper.