Frank Ocean
Endless |
Label :
Def Jam Recordings |
||||
En 2018 j'aime Frank Ocean... enfin, j'aime deux albums de Frank Ocean : Blond, dont la beauté n'est plus à vanter, et le non moins énigmatique Endless ici présent.
Maintes fois recommandé par maître Wazoo, je me suis laissée tenter un jour de printemps. Il est peut-être heureux d'avoir entrepris le chemin de Frank Ocean à rebours, avec Blond : une entrée par la grande porte qui permet d'espérer pouvoir regarder derrière le rideau dissimulant Endless. En effet, si j'avais commencé par Channel Orange, je n'aurais certainement pas continué et si j'avais écouté Endless en premier, je n'aurais tout simplement rien compris. Car ceci est un album pour lequel il faut se donner un peu la peine et déjà trouver la façon adéquate de l'écouter pour bien voyager. Par ailleurs c'est seulement après avoir été subjuguée par Blond et senti que Endless possédait aussi ce petit quelque chose que j'ai eu à cœur de persévérer. Les premières écoutes d'une version de l'album sur laquelle les titres sont séparés par ne fût-ce qu'une demi seconde se sont révélées inutiles. En fait Frank Ocean veut qu'on écoute cette album comme un tout, littéralement. Commencer au début et aller jusqu'à la fin (ou presque), sans interruption entre les titres. Les morceaux doivent être entrelacés sous peine de rester planté sur le quai. Les titres sont, pour la plupart, très courts ou ressemblent carrément à des interludes, ce qui laisse une impression d'inachevé si on veut les séparer.
Alors on met son casque et on écoute la version vidéo sur vimeo (le film est dispensable, vous jugerez vous-même). Et on se laisse aller avec Frank, qui, après un petit contrôle du matos, nous emmène sur son cheval blanc: "At Your Best", une chanson dans la plus belle tradition des ballades de princesse rêvant au clair de lune au bord d'un lac à l'orée du bois... l'enchantement est proche.
Dans cet album, tout préfigure ce que sera Blond: le soin épatant apporté au choix des timbres des instruments, qu'ils soient acoustiques, électriques ou électroniques; le son du piano est légèrement granuleux, les buzz des cordes de la guitare acoustique sont laissés tels quels, l'apport léger de reverb, d'écho ou d'autres filtres par petites touches stratégiques, ... il existe une foule de détails à découvrir, ce qui donne une texture et une ambiance tout à fait particulière.
Frank Ocean propose de faire passer l'auditeur à travers une multitude d'échantillons de tout ce qu'il sait faire. Ces différentes mini capsules sont entourées d'une espèce de mystère un peu nébuleux. Une sorte de mixtape de 45 minutes, superbement produite et qui annonce le encore-plus-beau: Blond.
Seul bemol: le dernier titre, qui lui, est indépendant des autres. Non seulement il est beaucoup trop long, mais il fait un peu l'effet d'atterrir brusquement en boîte de nuit alors qu'on était bien tranquillement sous la couette, en train de regarder La Reine des Neiges.
Néanmoins,
Merci Frank pour ce moment de charme merveilleux.
Maintes fois recommandé par maître Wazoo, je me suis laissée tenter un jour de printemps. Il est peut-être heureux d'avoir entrepris le chemin de Frank Ocean à rebours, avec Blond : une entrée par la grande porte qui permet d'espérer pouvoir regarder derrière le rideau dissimulant Endless. En effet, si j'avais commencé par Channel Orange, je n'aurais certainement pas continué et si j'avais écouté Endless en premier, je n'aurais tout simplement rien compris. Car ceci est un album pour lequel il faut se donner un peu la peine et déjà trouver la façon adéquate de l'écouter pour bien voyager. Par ailleurs c'est seulement après avoir été subjuguée par Blond et senti que Endless possédait aussi ce petit quelque chose que j'ai eu à cœur de persévérer. Les premières écoutes d'une version de l'album sur laquelle les titres sont séparés par ne fût-ce qu'une demi seconde se sont révélées inutiles. En fait Frank Ocean veut qu'on écoute cette album comme un tout, littéralement. Commencer au début et aller jusqu'à la fin (ou presque), sans interruption entre les titres. Les morceaux doivent être entrelacés sous peine de rester planté sur le quai. Les titres sont, pour la plupart, très courts ou ressemblent carrément à des interludes, ce qui laisse une impression d'inachevé si on veut les séparer.
Alors on met son casque et on écoute la version vidéo sur vimeo (le film est dispensable, vous jugerez vous-même). Et on se laisse aller avec Frank, qui, après un petit contrôle du matos, nous emmène sur son cheval blanc: "At Your Best", une chanson dans la plus belle tradition des ballades de princesse rêvant au clair de lune au bord d'un lac à l'orée du bois... l'enchantement est proche.
Dans cet album, tout préfigure ce que sera Blond: le soin épatant apporté au choix des timbres des instruments, qu'ils soient acoustiques, électriques ou électroniques; le son du piano est légèrement granuleux, les buzz des cordes de la guitare acoustique sont laissés tels quels, l'apport léger de reverb, d'écho ou d'autres filtres par petites touches stratégiques, ... il existe une foule de détails à découvrir, ce qui donne une texture et une ambiance tout à fait particulière.
Frank Ocean propose de faire passer l'auditeur à travers une multitude d'échantillons de tout ce qu'il sait faire. Ces différentes mini capsules sont entourées d'une espèce de mystère un peu nébuleux. Une sorte de mixtape de 45 minutes, superbement produite et qui annonce le encore-plus-beau: Blond.
Seul bemol: le dernier titre, qui lui, est indépendant des autres. Non seulement il est beaucoup trop long, mais il fait un peu l'effet d'atterrir brusquement en boîte de nuit alors qu'on était bien tranquillement sous la couette, en train de regarder La Reine des Neiges.
Néanmoins,
Merci Frank pour ce moment de charme merveilleux.
Très bon 16/20 | par Happy friday |
NB: La vidéo de Endless en sortie originalement en 2016, mais la sortie en tant qu'album à proprement parler, remasterisée etc, date de 2018.
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