Creep Show
Mr. Dynamite |
Label :
Bella Union |
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L'annonce de l'union entre John Grant (ex chanteur folk du groupe américain Czars) et du trio électronique anglais Wrangler (Stephen Mallinder, ex Cabaret Voltaire; Benge, ex John Foxx And The Maths; Phil Winter, ex Tunng) sous le nom Creep Show avait fait son petit effet chez les fans de musique électronique en fin d'année 2017. Comment mêler les vocalises d'un chanteur de folk électronique avec les expériences synthétiques bizarroïdes de Wrangler ? Si les deux "factions" ont sorti divers albums au cours des cinq dernières années (les excellents Grey Tickles, Black Pressure pour John Grant et L.A Spark pour Wrangler), leur union annonçait donc d'ores-et-déjà un rejeton atypique.
Sorti le vendredi 16 mars, Mr. Dynamite est donc le premier album de Creep Show. On retrouve ici tout ce qui faisait déjà le charme de Wrangler dans leurs deux premiers albums : du synthé analogique 70's à foison, des effets vocaux sombres et distordus et des beats électroniques millimétrés. Auteur d'un folk-pop plutôt synthétique dans ses deux derniers albums, Grant s'est parfaitement inclut dans le trio en y apportant sa voix de crooner (entre Bowie et Iggy Pop), tantôt froide et traitée aux effets, tantôt "nature", chaude et douce.
Le disque se compose de neufs morceaux, allant de l'industriel pur à des choses plus contemplatives. On retrouve une sorte de mélange des genres et des époques, il devient difficile à l'écoute de dater un disque comme Mr. Dynamite, tant la production est marquée à la fois par du matériel vintage et une touche très contemporaine. Les morceaux s'enchainent et se ressemblent peu. Quoique...
On trouve d'abord les morceaux "pop" : "Modern Parenting" et "Pink Squirrel", alliant le meilleur du Wrangler "lumineux" (des synthés légers, des basses rondes et des rythmes groovys) sur lequel se pose la belle voix chaude de Grant. De l'autre côté du spectre sonore, les morceaux clairement orientés indus : "Mr. Dynamite" qui introduit l'album sur des samples vocaux, des breakbeats et des effets sonores dignes du NIN période Downward Spiral, "Johnny K Mart" et les exclamations vocales distordues façon Cabaret Voltaire de Stephen Mallinder sur fond de musique noise ou bien "Lime Ricky", qui justement recycle une démo de la période funk industriel du défunt duo de Sheffield ("Doom Zoom", outtake de l'album CODE). Le reste du disque repose sur des pistes très orientées électro (au sens strict du terme), comme "Tokyo Metro" et "Fall", deux titres qui auraient parfaitement pu figurer sur des disques de Kraftwerk. Si la première permet à Mallinder de s'exprimer en japonais, la seconde est purement instrumentale et peut-être un poil trop longue (7 minutes). Reste les deux joyaux du disque, à savoir "Endangered Species", sa rengaine mélodique à la Ryuichi Sakamoto, la voix de Grant juste à l'heure, le solo de synthé final et les chœurs vocodés pastichant un morceau soul/funk des 60/70's, nous alarmant que "l'espèce humaine est en voie de disparition". L'album se referme sur "Safe And Sound", titre de presque 9 minutes tout en légèreté, breakbeats millimétrés et séquences synthétiques lumineuses. La production m'évoque d'une certaine manière la rencontre entre Iggy Pop et Autechre.
Ce Mr. Dynamite de Creep Show est donc une très bonne surprise. N'attendant plus grand chose de Wrangler après leur très moyen deuxième album (White Glue, 2016), je suis agréablement surpris par la tournure des choses et leur nouvelle orientation. Il ne manquait en fait à Wrangler qu'une voix, et à John Grant de trouver de quoi renouveler sa "garde robe sonore". J'espère sincèrement que cette formation pourra véritablement perdurer et continuer à nous livrer des travaux toujours aussi intéressants dans un avenir proche. A voir pour le live, comment les choses se présentent, mais ça promet d'être encore plus intéressant.
Sorti le vendredi 16 mars, Mr. Dynamite est donc le premier album de Creep Show. On retrouve ici tout ce qui faisait déjà le charme de Wrangler dans leurs deux premiers albums : du synthé analogique 70's à foison, des effets vocaux sombres et distordus et des beats électroniques millimétrés. Auteur d'un folk-pop plutôt synthétique dans ses deux derniers albums, Grant s'est parfaitement inclut dans le trio en y apportant sa voix de crooner (entre Bowie et Iggy Pop), tantôt froide et traitée aux effets, tantôt "nature", chaude et douce.
Le disque se compose de neufs morceaux, allant de l'industriel pur à des choses plus contemplatives. On retrouve une sorte de mélange des genres et des époques, il devient difficile à l'écoute de dater un disque comme Mr. Dynamite, tant la production est marquée à la fois par du matériel vintage et une touche très contemporaine. Les morceaux s'enchainent et se ressemblent peu. Quoique...
On trouve d'abord les morceaux "pop" : "Modern Parenting" et "Pink Squirrel", alliant le meilleur du Wrangler "lumineux" (des synthés légers, des basses rondes et des rythmes groovys) sur lequel se pose la belle voix chaude de Grant. De l'autre côté du spectre sonore, les morceaux clairement orientés indus : "Mr. Dynamite" qui introduit l'album sur des samples vocaux, des breakbeats et des effets sonores dignes du NIN période Downward Spiral, "Johnny K Mart" et les exclamations vocales distordues façon Cabaret Voltaire de Stephen Mallinder sur fond de musique noise ou bien "Lime Ricky", qui justement recycle une démo de la période funk industriel du défunt duo de Sheffield ("Doom Zoom", outtake de l'album CODE). Le reste du disque repose sur des pistes très orientées électro (au sens strict du terme), comme "Tokyo Metro" et "Fall", deux titres qui auraient parfaitement pu figurer sur des disques de Kraftwerk. Si la première permet à Mallinder de s'exprimer en japonais, la seconde est purement instrumentale et peut-être un poil trop longue (7 minutes). Reste les deux joyaux du disque, à savoir "Endangered Species", sa rengaine mélodique à la Ryuichi Sakamoto, la voix de Grant juste à l'heure, le solo de synthé final et les chœurs vocodés pastichant un morceau soul/funk des 60/70's, nous alarmant que "l'espèce humaine est en voie de disparition". L'album se referme sur "Safe And Sound", titre de presque 9 minutes tout en légèreté, breakbeats millimétrés et séquences synthétiques lumineuses. La production m'évoque d'une certaine manière la rencontre entre Iggy Pop et Autechre.
Ce Mr. Dynamite de Creep Show est donc une très bonne surprise. N'attendant plus grand chose de Wrangler après leur très moyen deuxième album (White Glue, 2016), je suis agréablement surpris par la tournure des choses et leur nouvelle orientation. Il ne manquait en fait à Wrangler qu'une voix, et à John Grant de trouver de quoi renouveler sa "garde robe sonore". J'espère sincèrement que cette formation pourra véritablement perdurer et continuer à nous livrer des travaux toujours aussi intéressants dans un avenir proche. A voir pour le live, comment les choses se présentent, mais ça promet d'être encore plus intéressant.
Parfait 17/20 | par EmixaM |
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