Buzzcocks

A Different Kind Of Tension

A Different Kind Of Tension

 Label :     IRS 
 Sortie :    juillet 1979 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Le 3ème album des Buzzcocks est aussi le dernier d'une première période géniale avant la reformation de 1989. A Different Kind Of Tension présente un groupe plus ambitieux désireux de sortir du format pop-punk qu'ils avaient eux-mêmes définis. Pas de grande révolution non plus mais des mélodies plus aventureuses.
C'est après un excellent "Paradise", que ce constat se fait sentir. "Sitting Round At Home" est un mix subtil entre glam-rock à la T-Rex et punk rock. "You Say You Don't Love Me" revient au punk-pop romantique qui caractérise les Buzzcocks. Une des meilleures chansons du groupe. Changement brutal avec le hardcore "Mad Mad Judy" qu'on croirait provenir du répertoire des Minutemen. Une chanson qui animera à n'en pas douter vos soirées alcoolisées.
A Different Kind Of Tension alterne ainsi morceaux plus conventionnels (pour les Buzzcocks) et morceaux sortant des chantiers battus comme le très réussi "Money" où John Maher prouve une nouvelle fois qu'il est un des meilleurs batteurs de sa génération si ce n'est le meillleur. Mais parfois, l'objectif n'est clairement pas atteint. "A Different Kind Of Tension" flirte avec l'ennui et "I Believe" aurait gagné à être plus court pour ne pas arriver à la même conclusion.
Avant de splitté momentanément, les Buzzcocks livre un album qui de par son éclatement volontaire manque de cohérence et de concision pour prétendre être du même niveau que ses deux prédécesseurs. Mais A Different Kind Of Tension n'en est pas moins un très bon album d'un groupe aussi important au sein de la scène punk anglaise que pouvait l'être les Sex Pistols ou les Clash. Indispensable donc...


Très bon   16/20
par Sirius


 Moyenne 17.00/20 

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Posté le 21 janvier 2007 à 21 h 11

Cet album est tout simplement exceptionnel !
Les Buzzcocks du début (punk-power pop) avec une bonne dose de tension post-punk d'un Joy Division (avec lesquels ils venaient de tourner juste avant l'enregistrement de ce disque). Bref, personnellement c'est mon Buzzcocks préféré (mis à part la compil' Singles Going Steady, totalement imparable). "I Believe" est un monument de désespoir crié à la face du monde: 'there is no love in this world anymore...' répété ad vitam en fait toute sa force. Bref, la cohérence est bien là en ce qui me concerne. Chouette chronique néanmoins mister mais je trouve ce disque beaucoup plus touchant, au final, que le 1er par exemple qui manque de diversité peut être justement... ou de profondeur ? Bref, Les Buzzcocks de 76 à 81 étaient parmi les plus fins mélodistes tout en restant parmi les plus efficaces de leur époque. La définition même d'une certaine power pop, bien que plus que du punk bas du front de certains de leurs contemporains...
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 14 septembre 2008 à 04 h 16

Avec A Different Kind Of Tension, les Buzzcocks poursuivent dans la veine engagée dans les deux premiers albums. Du punk mélodique. Des chansons d'amour jouées à cent à l'heure. Expression d'un spleen existentiel et adolescent. "Paradise", "You Say You Don't Love Me" (du Buzzcocks à l'état pur qui tourne cependant un peu à l'auto-parodie), "Raison d'Etre" ou "I Don't Know To Do With My Life" (toujours cet art des titres directs qui sonnent comme des slogans à la fois cyniques et naïfs) en sont la parfaite illustration. On ne trouve pas cependant sur l'album de tueries absolues comme l'étaient "Orgasm Addict", "Fast Cars", "Sixteen Again" ou "Ever Fallen In Love?". Devant sa relative impuissance à réitérer des tubes de cette trempe ("I Believe" tombe même à plat), le groupe n'a sans doute eu d'autre choix que de se tourner vers d'autres directions.
Trois morceaux sont chantés par le guitariste Steve Diggle (il y en avait déjà un sur l'album précédent, et surtout le superbe single "Harmony In My Head"), qui a une voix beaucoup moins aigüe que Pete Shelley, et plus pub-rock, comme "Sitting Around At Home", marqué par ses accélérations-décélérations, ou "Mad Mad Judy" qu'on n'aurait pas soupçonnée émaner des Buzzcocks tant elle est atypique au sein de leur répertoire. Ces titres, s'ils s'ancrent comme les précédents dans une tradition british 60's, sont à la fois moins punks, moins pop, plus bruts et plus rock. Plus Small Faces que Kinks, peut-être.
Un troisième type de morceaux, et c'est là une nouveauté - du moins qui s'exprime de manière beaucoup plus flagrante - est influencé par Kraftwerk. Des morceaux absolument pas électroniques, mais plus lents, froids, minimalistes, mélancoliques, mécaniques voire robotiques, et paradoxalement très mélodiques. "A Different Kind Of tension", où la voix est même parfois déformée de manière futuriste comme celle d'un robot, à la manière des hommes-machines Kraftwerk ; "Money", où Shelley s'écrie ‘life's a zoo' ; et "Hollow Inside", ouverte par une excellente partie de basse, où il décline presque à l'infini toute une série d'oppositions ("Be good-Be evil/Be wise-Be foolish/Be safe-Be dangerous/Be satisfied-Be envious", etc.), ne sont pas seulement les compositions les plus audacieuses de l'album mais aussi les meilleures.
Vous l'aurez compris grâce aux titres des morceaux eux-mêmes : tout comme ceux-ci, la musique et les paroles des Buzzcocks parlent à tous, en tous temps, ils sont universels et intemporels, avec des thèmes comme les amours déçus ou impossibles, l'ennui ou la peur de l'avenir. Même s'ils sont en même temps le reflet d'une époque et d'un territoire précis, l'Angleterre (en particulier septentrionale et urbaine) dévastée par la crise, où le malaise de la jeunesse est sublimé par le punk. Un mouvement électrochoc qui s'essouffle vite, pour ne pas dire qu'il est mort-né... Passé cette fête nihiliste, catharsique et salutaire, les lendemains déchantent, la gueule de bois est quelque peu douloureuse. Cet album en est le reflet, même s'il tente de maintenir l'illusion que le cadavre du punk bouge encore.
Des trois albums de la grande période (avant la reformation), A Different Kind Of Tension est sans doute le moins bon. C'est tout de même un grand album, qui voit les Buzzcocks expérimenter davantage, même si les compositions ne font pas autant mouche qu'auparavant, sauf précisément celles d'un nouveau genre. Il illustre aussi, en quelque sorte, le difficile passage du punk au post-punk (en témoignent par exemple certaines parties de guitare plus cristallines et mélancoliques), virage que le groupe n'a pas vraiment réussi à négocier, contrairement par exemple à Siouxsie And The Banshees ou John Lydon avec Public Image Limited succédant aux Sex Pistols, puisqu'il se sépare peu après. L'implication croissante de Diggle évoquée plus haut est sans doute une autre clé pour comprendre ce split : l'éternel conflit d'égos, renforcé ici par le fait qu'il s'agit de deux chanteurs-guitaristes, devenus, on le suppose, frères ennemis.
Très bon   16/20







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