Nits

Omsk

Omsk

 Label :     CBS 
 Sortie :    1983 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Voilà incontestablement un album-charnière des Nits, un tournant décisif dans la copieuse discographie de mes Hollandais préférés. Leur musique commence à se démarquer de l'influence new-wave qui avait prévalu jusqu'alors, la digérant pour se transformer en une pop avant-gardiste. La new-wave pure et dure ne se retrouve vraiment que sur quelques chansons. Par exemple, l'intrigante "The Cold Eye", dont l'ambiance effectivement très froide n'aurait pas déparé dans Work, ainsi que la tout aussi bien nommée "Unpleasant Surprise" enlaidie par d'abominables synthés, unique loupé du disque, et qui fait vraiment tache. Car pour le reste, disons-le tout net: ce n'est que du bonheur.
La thématique des chansons tourne souvent autour du domaine des arts plastiques. Rien d'étonnant à cela, puisque le chanteur Henk Hofstede est également peintre. Ainsi, le martèlement métallique, caracolant et obsédant, qui ouvre "A Touch Of Henry Moore", évoque le travail de ce célèbre sculpteur anglais. Et à propos de la peinture, nous avons "The Vermillion Pencil", dont la mélodie entraînante et la rythmique enlevée ne sont pas sans annoncer le meilleur de In The Dutch Mountains, ainsi que "Tons Of Ink" avec son amusant mélange de voix. Sans oublier "Walls Have Ears", au charme extrême-oriental, et un hommage drolatique à René Magritte avec "Indoor Painting (Outdoor Sketching)". Tout ceci donne un aspect plutôt arty, mais d'un goût irréprochable. L'auditeur se trouve plongé dans un monde de rythmes colorés et de vibrations éblouissantes. Des sensations qui se retrouvent aussi dans un "Jardin d'Hiver" aussi léger et scintillant qu'un flocon de neige dans le soleil hivernal, ainsi que dans le sifflotant instrumental "Walter And Conny", qui inspire un irrésistible sentiment d'insouciance.
Mais le joyau caché est ici la sublimissime "Nescio". Petit chef-d'œuvre de nostalgie voluptueuse, rêverie élégiaque dans une Italie mythique, adieu douloureux à la dolce vita...Et la ligne mélodique de ce piano, d'une pureté cristalline, qui semble déjà annoncer les merveilles de Ting . Nous tenons là, incontestablement, la première grande chanson, le premier ‘classique' du groupe.
Avec ce disque, les Nits avaient considérablement enrichi leur palette sonore. Un avenir radieux se dessinait devant eux, avec la perspective des chefs-d'œuvre à venir. Ils se préparaient ainsi à redonner des couleurs à une pop qui était souvent bien terne en ces années 80.


Excellent !   18/20
par Oddie


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